Violence domestique
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Violence domestique
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<h2>Définition</h2>
La violence domestique est la forme la plus répandue de violence à l’égard des femmes. Elle désigne “tous les actes de violence physique, sexuelle, psychologique ou économique qui surviennent au sein de la famille ou du foyer ou entre des anciens ou actuels conjoints ou partenaires, indépendamment du fait que l’auteur de l’infraction partage ou a partagé le même domicile que la victime,” selon la définition de la <a href="http://www.coe.int/fr/web/istanbul-convention/text-of-the-convention">Convention du Conseil de l’Europe sur la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (2011).</a> La violence domestique peut être perpétrée par le partenaire intime ou être intergénérationnelle, généralement par les parents contre leurs enfants (Conseil de l’Europe, 2011). Elle peut se produire dans tous les foyers, sans distinction de classe, de culture, de nationalité, de religion ou d’orientation sexuelle. La violence domestique peut se manifester sous différentes formes, notamment: <a href="http://www.genderindex.org/">L’index « Institutions sociales et égalité femmes-hommes »</a> (SIGI en anglais) du Centre de développement de l’OCDE inclut une variable sur les attitudes vis-à-vis de la violence domestique, mesurée par le pourcentage de femmes qui estiment que celle-ci est justifiée dans certaines circonstances: sortir de la maison sans en informer son mari, négliger les enfants, argumenter avec son mari, refuser des rapports sexuels ou brûler le repas. Les perceptions des femmes étant influencées par les normes sociales locales, cette variable donne donc une idée du niveau d’acceptation de la violence domestique dans une société donnée. Dans l’édition 2014 du SIGI, 35% des femmes à l’échelle mondiale trouvaient la violence domestique justifiable sous certaines conditions, avec d’importantes disparités d’un pays à l’autre (de 3% en Jamaïque jusqu’à 92% en Guinée). La prévalence de la violence domestique dans les pays où elle est largement acceptée est plus de deux fois supérieure à celle des pays où cette violence n’est que faiblement tolérée (Centre de développement de l’OCDE, 2013). Par exemple, l’Amérique latine et les Caraïbes font partie des régions où les violences contre les femmes sont les moins répandues, et c’est aussi là qu’elle est la moins tolérée. En Afrique Sub-saharienne, qui a l’indice le plus élevé en matière de restrictions à l’intégrité physique, 57% des femmes interrogées trouvaient la violence domestique justifiable. Si ces réformes juridiques représentent un progrès, elles ne sont pas toujours assorties d’une mise en œuvre appropriée. Parfois, les normes sociales justifiant la violence sont si profondément ancrées que les lois peuvent rester lettre morte. Et même lorsque la loi est appliquée, ce n’est pas forcément au bénéfice des victimes. Etant donné que de nombreuses femmes soumises à la violence domestique sont dépendantes économiquement de leur partenaire intime, la condamnation et l’emprisonnement de celui-ci risquent de laisser la victime dépourvue de ressources pour sa survie (Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, 2015). Pour prévenir et répondre à la violence domestique, une combinaison de différentes approches est donc à privilégier: Centre de Développement de l’OCDE (2013), “Transforming social institutions to prevent violence against women and girls and improve development outcomes“, <em>Issues Paper</em>, Centre de Développement de l’OCDE, Paris, <a href="http://www.oecd.org/dev/poverty/OECD_DEV_Policy%20Brief_March%202013.pdf">www.oecd.org/dev/poverty/OECD_DEV_Policy Brief_March 2013.pdf</a>. Conseil de l’Europe (2011), <em>Rapport explicatif de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, </em>Série des traités du Conseil de l’Europe – n° 210, https://rm.coe.int/CoERMPublicCommonSearchServices/DisplayDCTMContent?documentId=09000016800d38c9 Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (2015), <em>Les femmes dans le monde 2015</em>, <em>Tendances et statistiques – </em>Chapitre 6, La violence contre les femmes, <a href="http://unstats.un.org/unsd/gender/downloads/WorldsWomen2015_chapter6_t.pdf">http://unstats.un.org/unsd/gender/downloads/WorldsWomen2015_chapter6_t.pdf</a> Jones, N., Harper, C. et Watson, S. (2010), <em>Stemming girls’ chronic poverty: Catalysing development change by building just social institutions</em>, Chronic Poverty Research Center, Manchester, <a href="http://www.chronicpoverty.org/publications/details/stemming-girls-chronic-poverty"><em>www.chronicpoverty.org/publications/details/stemming-girls-chronic-poverty</em></a><em>.</em> Organisation Mondiale de la Santé, Département Santé et recherche génésiques, London School of Hygiene and Tropical Medicine, Conseil sud-africain de la Recherche médicale (2013), <em>Estimations mondiales et régionales de la violence à l’encontre des femmes: prévalence et conséquences sur la santé de la violence du partenaire intime et de la violence sexuelle exercée par d’autres que le partenaire, </em><a href="http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/85242/1/WHO_RHR_HRP_13.06_fre.pdf?ua=1">http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/85242/1/WHO_RHR_HRP_13.06_fre.pdf?ua=1</a> <a href="http://www.wikigender.org/wiki/breakthrough/">Breakthrough </a>(sur le projet Bell Bajao!) Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (2014), <em>La violence à l’égard des femmes : une enquête à l’échelle de l’Union européenne, </em><a href="http://fra.europa.eu/en/publication/2014/violence-against-women-eu-wide-survey-main-results-report"><em>http://fra.europa.eu/en/publication/2014/violence-against-women-eu-wide-survey-main-results-report</em></a> |