L’accès au crédit et l’entrepreneuriat féminin en Afrique
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L’accès au crédit et l’entrepreneuriat féminin en Afrique
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<h2>Définitions</h2>
L’accès au crédit est la capacité des personnes ou des entreprises à obtenir des services financiers y compris des crédits, assurances, services de gestion des risques ou autres par le biais d’une institution formelle. [1] Le microcrédit est un crédit de faible montant, avec intérêts, accordé à des micro-entrepreneurs qui n’ont pas accès aux services financiers traditionnels. Ce faible emprunt permet aux populations exclues du système bancaire classique de créer ou de développer une activité génératrice de revenus. Le microcrédit peut être individuel ou de groupe. [2] La notion « d’entrepreneuriat » peut être considérée au sens large ou de manière plus restreinte suivant le contexte, elle renvoie généralement à une action, un processus ou une activité dans lesquels l’innovation joue un rôle significatif. [3] Une femme entrepreneur peut être définie comme une femme qui a créé une entreprise dans laquelle elle détient une participation majoritaire et qui participe activement à la prise de décisions, la prise de risques et la gestion courante de l’entreprise. [4]
<h2>État des lieux en Afrique</h2> L’émergence et la croissance de entrepreneuriat féminin est une tendance globale à travers le monde. [6] Cependant, les femmes sont toujours sous représentées dans les entreprises et opèrent principalement dans les économies en développement et de transition via des très petites entreprises ou des micro-entreprises au potentiel de croissance limité. En 2014, elles dirigent un tiers de toutes les entreprises de l’économie formelle à travers le monde mais plus l’entreprise est grande, moins elle est susceptible d’être dirigée par une femme. [7] La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est la région qui possède la proportion de femmes la plus faible dans la population active, avec seulement 24% des femmes qui travaillent ou cherchent un emploi rémunéré contre plus de 60% en moyenne dans les pays de l’OCDE. La région possède aussi le plus grand écart mondial entre les sexes en matière entrepreneuriat, avec seulement 12% de femmes chefs d’entreprises contre 31% d’hommes. [8] En Afrique, même si les hommes et les femmes rencontrent des difficultés pour accéder aux sources de financement, les femmes ont des difficultés encore plus grandes, manquant souvent de garantie et d’expérience des crédits bancaires formels. [8] Les normes sociales, les lois discriminatoires en matière de propriété et d’héritage, le manque d’accès aux institutions financières formelles et les contraintes de temps dues aux responsabilités familiales et domestiques sont aussi des obstacles à la création et au développement de l’entreprenariat féminin. [7]
<h2>Le microcrédit, outil d’émancipation ?</h2> Depuis quelques années, des études affirment que le microcrédit peut entrainer un risque de surendettement des bénéficiaires, s’il est utilisé à d’autres fin ou contracté sans informations préalables. [11] Selon Abhijit Banerjee et Esther Duflo, une autre des limites du microcrédit est qu’il finance essentiellement des activités à toute petite échelle et de très faible croissance dont les bénéfices suffisent à peine à payer un salaire minimal à l’entrepreneur-e. Ceci peut poser un problème à long terme concernant les effets bénéfiques attendus du micro-crédit. Des études en Inde et aux Philippines ont permis de constater que même si le microcrédit rendait les services attendus d’un bon produit financier en permettant aux emprunteurs d’effectuer des achats importants qu’ils n’auraient pas pu engager autrement, dix-huit mois plus tard, aucun signe d’une transformation profonde de la vie de ces familles n’était constaté. Ces études ne démontrent pas d’impact significatif de l’accès au micro-crédit sur la santé, la scolarisation ou le pouvoir de décision des femmes. [12]
<h2>Références</h2> Commission Européenne, Bonnes pratiques dans la Promotion de l’entrepreneuriat féminin, Exemples d’Europe et d’autres pays de l’OCDE, 2002, <a href="http://www.eurosfaire.prd.fr/bibliotheque/pdf/study-female-entrepreneurship-fr.pdf">http://www.eurosfaire.prd.fr/bibliotheque/pdf/study-female-entrepreneurship-fr.pdf</a> Convergences, Baromètre de la microfinance, 2014, <a href="http://www.convergences.org/assets/uploads/Barom%C3%A8tre-de-la-Microfinance-2014.pdf">http://www.convergences.org/assets/uploads/Barom%C3%A8tre-de-la-Microfinance-2014.pdf</a> Laurice Alexandre Leclair, Renaud Redien Collot, « L’intention entrepreneuriale des femmes : le cas de l’Egypte », 2013 <a href="http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2015/02/lintention-entrepreneuriale-des-femmes-le-cas-de-lEgypte-.pdf">http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2015/02/lintention-entrepreneuriale-des-femmes-le-cas-de-lEgypte-.pdf</a> « Microfinance et Genre : Des nouvelles contributions pour une vieille question », collectif<em>, </em>Appui au Développement Autonome (ADA) (Dialogue, n°37), 2007, <a href="http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2014/07/FAITDialogue_37_FR.pdf">http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2014/07/FAITDialogue_37_FR.pdf</a> Site de la Banque Mondiale sur le Global Findex database, (consulté le 14/01/16), <a href="http://www.worldbank.org/en/programs/globalfindex">http://www.worldbank.org/en/programs/globalfindex</a> |