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A propos de la campagne

En Novembre 2016, Wikigender et la Fondation Womanity s’associent  pour mener une campagne de deux semaines sur le thème de la violence à l’égard des femmes, calquée sur les dates des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre (du 25 novembre au 10 décembre). La campagne débutera le 25 novembre en l’honneur de la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence à l’égard des Femmes, et sera divisée en deux grandes parties : i) impliquer les hommes et les garçons dans la lutte contre les violences basées sur le genre ii) combattre le cyber-harcèlement visant les femmes et les filles. Pour chaque thème, une discussion en ligne suivie d’un webinar seront organisés sur la plateforme Wikigender. Ces deux discussions ont vocation à fournir un espace de débat et de réflexion pour divers publics, invités à participer en anglais et en français.

A propos des organisateurs

Wikigender est une plate-forme collaborative en ligne rassemblant les décideurs politiques et les experts à la fois des pays développés et des pays en développement afin de trouver des solutions pour faire avancer l’égalité femme-homme. Wikigender offre un espace centralisé pour le partage de connaissances, en mettant l’accent sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), et particulièrement sur l’ODD 5. La plateforme permet d’échanger avec une communauté internationale d’experts en genre, de décideurs politiques, de chercheurs et de praticiens, à la fois en anglais et en français; de contribuer aux discussions et aux débats sur les défis, les succès, les recherches et les tendances de l‘égalité femme-homme; et enfin de soutenir les progrès en matière d’égalité en partageant commentaires et analyses.

Guidée par son objectif de contribuer à un monde où femmes et hommes ont chacun une pleine et égale participation économique, sociale et politique, la Fondation Womanity œuvre pour l’avancement des filles et des femmes du monde entier afin de leur permettre de façonner leur avenir et d’accélérer le progrès au sein de leurs communautés. Ses principaux domaines d’action sont inspirés par les Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU : favoriser l’accès des filles et des femmes à une éducation de qualité et à la formation professionnelle, créer des emplois, générer des revenus et des perspectives de carrière professionnelle pour les femmes, donner la possibilité aux femmes d’avoir une voix dans la société, la politique et les institutions de gouvernance, protéger l’intégrité physique et psychologique des filles et des femmes.

Contexte

Bien qu’il s’agisse d’un phénomène relativement nouveau, la violence en ligne est aujourd’hui un problème présent partout dans le monde, et qui touche plus particulièrement les femmes et les filles. La littérature existante sur ce sujet montre que les internautes femmes sont plus susceptibles d’être victimes de harcèlement et d’incitations à la haine. Un rapport publié en 2015 par la Commission sur le haut-débit des Nations Unies révèle que près des trois quarts des femmes présentes en ligne ont déjà été victimes d’actes s’apparentant à de la cyber-violence. Au sein de l’Union Européenne, 1 femme sur 10 déclare avoir déjà fait l’objet de cyber-harcèlement depuis l’âge de 15 ans (Agence de l’Union Européenne pour les Droits Fondamentaux 2014). Les jeunes femmes sont les plus vulnérables face à ce type d’agression : les femmes entre 18 et 24 ans sont les plus susceptibles de recevoir des menaces physiques, d’être victimes de « stalking » et de harcèlement sexuel en ligne (Nations Unies 2015). Malgré sa gravité, la violence en ligne est encore insuffisamment reconnue par les législations: on estime qu’1 utilisateur d’internet sur 5 vit dans un pays ou le harcèlement des femmes en ligne est très rarement puni (ibid.).

Le débat sur le cyber-harcèlement a pris de l’ampleur ces dernières années et suscite de plus en plus d’intérêt. Le sujet fait l’objet d’une médiatisation accrue, ce qui contribue à sensibiliser l’opinion publique à ce problème. D’autre part, une littérature de plus en plus vaste confirme l’omniprésence de la violence en ligne, phénomène autrefois largement ignoré. Cependant, malgré les progrès de la recherche, de nombreux vides juridiques persistent et laissent les internautes victimes de harcèlement et d’abus (parmi lesquels les femmes sont sur-représentées) sans aucune protection légale ni soutien psychologique (Nations Unies 2015). Face au retard des législations, plusieurs organisations cherchent à armer les femmes et les filles ave les ressources et outils nécessaires pour pouvoir assurer leur protection en ligne. Des organismes comme Take Back the Tech!, Digital Rights Foundation, Tactical Tech, Internews, et Chayn, parmi d’autres, encouragent les  femmes à reprendre possession des espaces en ligne et à faire valoir leurs droits sur ces plateformes. Ces organisations mettent à profit les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour lutter contre toutes les formes de violence en ligne. Dans le but de générer un changement durable, elles cherchent à faire évoluer les normes sociales de manière à encourager des comportements plus égalitaires chez les internautes.

Dans le cadre des 16 Jours d’Activisme contre la Violence Basée sur le Genre, Wikigender et la Fondation Womanity organisent une discussion en ligne sur le thème «Combattre le cyber-harcèlement à l’égard des femmes et des filles».  Cette discussion a pour objectif de fournir un espace de dialogue et d’échange  sur le thème de la violence en ligne. Les questions suggérées aux participants ont pour but de faire émerger des bonnes pratiques et recommandations dans ce domaine.  C’est pourquoi  Wikigender et Womanity se sont associés pour réunir un réseau d’experts, d’ONG et de membres de la société civile, qui nourriront chacun le débat de leurs perspectives et expériences propres.

Questions

S’appuyer sur la recherche existante

  • Quel est l’état actuel de la recherche en ce qui concerne la prévalence de la violence en ligne à l’égard des femmes et des filles ?
  • Quels sont les principaux outils permettant de mesurer l’ampleur de ce problème ? Quelles sont les zones d’ombre ?
  • Quel est l’état des législations nationales et du droit international sur cette question ?

Reprendre possession des espaces en ligne

  • Comment faire prendre confiance aux internautes femmes et les armer pour qu’elles puissent s’auto-défendre en ligne ?
  • Comment s’attaquer aux normes sociales discriminantes, aux stéréotypes qui justifient la violence en ligne ?
  • Comment passer de solutions punitives a des solutions préventives pour lutter contre la violence en ligne? Avez-vous des exemples de projets axés sur des activités de prévention ?
  • Comment s’inspirer d’initiatives locales ayant produit des résultats positifs pour les transposer au niveau national et/ou international ?

Renforcer les activités de plaidoyer pour sensibiliser l’opinion

  • Comment sensibiliser les gouvernements à ce problème et les encourager à légiférer contre la violence en ligne ?
  • Comment sensibiliser la population aux problèmes de harcèlement en ligne et encourager les femmes victimes à témoigner et à solliciter les soutiens nécessaires ?
  • Comment femmes et hommes peuvent-ils mettre à profit les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour lutter contre la violence basée sur le genre ?

 Ressources