MGF – Wikigender https://www.wikigender.org/fr/ L'égalité des sexes Wed, 07 Dec 2022 14:51:46 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Les mutilations génitales féminines au Burkina Faso https://www.wikigender.org/fr/wiki/les-mutilations-genitales-feminines-au-burkina-faso/ Tue, 06 Feb 2018 15:59:10 +0000 https://www.wikigender.org/?post_type=userpress_wiki&p=10608 Chaque année, le 6 février marque la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF). En 2018, il est estimé que 200 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi une forme de MGF. Si cette tendance perdure, ce chiffre augmentera de 3 millions par an.[1] Il est donc crucial de s’interroger sur les causes profondes de la pratique des MGF. Le rapport pays SIGI (Social Institutions and Gender Index) au Burkina Faso publié en janvier par le Centre de développement de l’OCDE met en lumière comment certaines normes sociales discriminatoires empêchent le progrès vers le respect de l’intégrité physique des femmes et des filles.[2]

Malgré son interdiction, l’excision reste largement répandue au Burkina Faso. De larges disparités régionales existent : deux tiers des femmes ont été victimes de MGF au Burkina Faso (63 %), plus des trois quarts dans les régions du Centre-Est (75 %), du Nord (76 %), du Plateau Central (77 %) et du Sahel (83 %). La pratique semble moins commune dans les régions du Centre-Ouest (25 %) et du Centre (36 %). De même, l’excision est plus fréquente dans les milieux ruraux (68 %) que dans les milieux urbains (48 %), et parmi les femmes qui ne sont jamais allées à l’école (70 %) que celles qui ont fréquenté l’université (28 %). Aucune couche sociale n’est épargnée : le niveau de revenu du ménage n’est pas corrélé avec la prévalence de la pratique. Elle semble en revanche diminuer avec le temps. Une part de 81 % des femmes de plus de 40 ans en a été victime, contre 57 % des femmes de 18 à 29 ans.

Les rituels liés à l’excision varient d’une province à une autre. Si l’âge moyen des victimes est de 6 ans et demi au Burkina Faso, une fille est généralement excisée avant ses 5 ans dans les provinces de Bam, Gnagna, Mouhoun, Soum, Ioba, Kompienga, Tuy et Ziro ; après 8 ans dans les provinces de Bazega, Houet, Nahouri, Oubritenga, Sanguie, Zoundweogo, Kourweogo et Zondoma. L’âge moyen de l’ablation génitale est de 11 ans chez les filles habitant le Boulkiemde, 12 ans dans le Sissili, 13 ans dans le Sourou et 15 ans dans le Nayala. La pratique est effectuée à plus de 80 % par des exciseuses, confirmant la professionnalisation et l’acceptation sociale de cette violence.

L’excision persiste en raison des croyances et normes sociales la justifiant et du concept de « femme bonne à marier ». En effet, à niveaux égaux d’urbanisation, d’éducation ou de revenu, les provinces ayant des taux d’acceptation plus élevés ont aussi des taux de prévalence plus élevés. La pratique est effectuée à plus de 80 % par des exciseuses, confirmant sa professionnalisation et son acceptation sociale. Si la majorité (82 %) de la population pense que cette pratique violente et néfaste pour la santé de la femme et son plaisir devrait être abandonnée, et notamment les femmes (84 %), un Burkinabè sur cinq (18 %) pense néanmoins qu’elle devrait être conservée. Ceci est notamment lié à la croyance que l’excision est exigée par la religion. Un habitant de la région des Cascades sur deux partage cette opinion, deux sur cinq dans les régions du Centre-Est (45 %) et du Nord (41 %).

En outre, la persistance de la pratique est liée à son rapport avec le mariage. Pour la moitié des hommes, il est préférable de se marier avec une femme excisée ; pour les trois quarts dans les régions du Haut-Bassins, du Sahel et de la Boucle du Mouhoun. Les hommes de l’Est et du Centre-Ouest semblent faire exception : pour les trois quarts d’entre eux il vaut mieux se marier avec une femme non excisée.

[1] Site Internet des Nations Unies, « Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, 6 février », http://www.un.org/fr/events/femalegenitalmutilationday/

[2] OCDE (2018), Étude Pays SIGI Burkina Faso. Les données sont disponibles ici.

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« Mettre fin aux mutilations sexuelles féminines : le défi commun du Nord et du Sud » https://www.wikigender.org/fr/wiki/mettre-fin-aux-mutilations-sexuelles-feminines-le-defi-commun-du-nord-et-du-sud/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/mettre-fin-aux-mutilations-sexuelles-feminines-le-defi-commun-du-nord-et-du-sud/#respond Tue, 17 Jan 2017 15:36:21 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=9750 Si les mutilations sexuelles féminines tendent à reculer d’année en année, leur incidence dans le monde demeure scandaleusement élevée (200 millions de femmes touchées selon les chiffres 2016 de l’UNICEF), notamment dans certains pays de la Corne d’Afrique, en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient, ou en Asie. Chaque année, environ 3 millions de filles courent le risque d’être excisées à leur tour.

Mais le combat contre ces pratiques ne se joue pas qu’au « Sud ». En France, l’Institut national d’études démographiques estimait en 2009 que 53 000 femmes ayant subi une mutilation vivaient sur le territoire métropolitain, et que de nombreuses adolescentes restaient à risque, notamment lors de séjours dans les pays où la pratique se perpétue et dont leurs familles sont originaires.

Comment identifier et protéger ces jeunes filles ? Comment prendre en charge psychologiquement et physiquement, les femmes qui pour certaines souffrent des graves séquelles de leur excision ? Comment mettre un terme à une pratique millénaire qui concerne tous les continents et des milliers de communautés aux traditions différentes ?

A l’occasion de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations sexuelles féminines, des spécialistes venus d’horizon divers rappelleront ce qu’est la réalité de l’excision et débattront des questions de formation, de prévention, de protection et de prise en charge, pour aller vers l’abandon de l’excision partout dans le monde.

Enfin, en exclusivité pour l’AFD, l’ONG Excision, parlons-en ! dévoilera la plateforme de formation en ligne « United to end FGM ». Destinée à une multitude de  professionnel-le-s confronté-e-s dans leur activité quotidienne à la problématique de l’excision (enseignants, médecins, juristes, avocats, etc.), la plateforme devra leur permettre de mieux agir face au risque et aux conséquences de l’excision. Cofinancée par la Commission Européenne et la Fondation Kering, elle est le fruit d’un travail entre 12 associations européennes – dont  Excision, parlons-en !


Conférence-débat  

Lundi 6 février 2017 de 17h00 à 19h00  

à l’Agence Française de Développement,  Paris 12

A l’issu de la conférence, les participants pourront découvrir dans la rue intérieure de l’AFD l’exposition d’Excision, parlons-en ! « Fuir l’excision : parcours de femmes réfugiées ». Un cocktail sera offert à cette occasion. Conférence-débat animée par Claire HÉDON, journaliste à RFI. Avec la participation de :

  • Alpha Amadou BANO BARRY, sociologue et maître de conférences à l’Université Sonfonia de Conakry, Professeur invité Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Un chef de Projet Santé et Protection Sociale de l’Agence Française de Développement
  • Ghada HATEM, médecin-chef de la Maison des femmes de Saint Denis
  • Marion SCHAEFER, déléguée Générale de l’association Excision, parlons-en !

Inscrivez-vous !

(Inscription obligatoire)

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