Environnement – Wikigender https://www.wikigender.org/fr/ L'égalité des sexes Wed, 07 Dec 2022 14:51:46 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Le changement climatique et les oasis tunisiennes de Tozeur: une opportunité pour renforcer le leadership et l’activité économique des femmes https://www.wikigender.org/fr/wiki/le-changement-climatique-et-les-oasis-tunisiennes-de-tozeur-une-opportunite-pour-renforcer-le-leadership-et-lactivite-economique-des-femmes/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/le-changement-climatique-et-les-oasis-tunisiennes-de-tozeur-une-opportunite-pour-renforcer-le-leadership-et-lactivite-economique-des-femmes/#respond Mon, 28 Oct 2019 15:04:08 +0000 https://www.wikigender.org/?post_type=userpress_wiki&p=24004

Article proposé et préparé par le Secrétariat de la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée

Date de publication: 28 octobre 2019

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Introduction 

Dans son dernier rapport « Le climat mondial en 2015-2019 », l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a averti que le réchauffement planétaire s’accélère, de même que les caractéristiques y associées telles que l’élévation du niveau de la mer, la diminution de la glace de mer, la fonte des glaciers, et les événements extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les glissements de terrain, les inondations et les ouragans [1]. Bien que ces événements affectent l’humanité tout entière, leurs répercussions peuvent affecter de manière radicale la vie, les modes de vie, la consommation et la dynamique économique et sociale de certains groupes, en particulier ceux dont la vie dépend fortement des ressources naturelles ou qui subit un certain degré de perte résultant de l’épuisement ou la pénurie des ressources [2].

De nombreux acteurs internationaux ont démontré que les femmes font partie des groupes les plus vulnérables au changement climatique, en particulier dans les domaines où les rôles et relations de genre acheminent des inégalités femmes-hommes. Par exemple, 80% des personnes déplacées dans le monde par le changement climatique sont des femmes, selon le PNUD [3], qui a également conclu que «les femmes n’ont pas accès ou ne peuvent pas facilement accéder à des fonds pour couvrir les pertes liées aux violentes intempéries ou pour recourir aux technologies d’adaptation. Les femmes sont également victimes de discrimination dans l’accès à la terre, aux services financiers, au capital social et à la technologie. [4]’’

Malgré l’impact disproportionné du changement climatique sur les femmes et les d’alarme des scientifiques, ces risques doivent être affrontés avec espoir et considérés comme une opportunité de renforcer l’autonomie des femmes et d’accroître leur contribution à la recherche d’alternatives et de solutions durables aux problèmes environnementaux et à leurs conséquences socio-économiques. Cet article tente d’explorer la relation spécifique entre le changement climatique et les femmes dans les oasis de Tozeur (Tunisie), dont l’écosystème a été perturbé et certaines de ses cultures résistantes au changement climatique ont disparu en raison de politiques agricoles inappropriées.

L’article est basé sur un diagnostic de terrain réalisé par l’association La Ruche de la citoyenneté active de Tozeur, avec le soutien de la Fondation des Femmes de l’Euro – Méditerranée (FFEM) et de l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), dans le cadre du projet « Renforcement des capacités des acteurs de l’égalité » consistant à analyser les réalités locales des femmes et les politiques publiques par le biais de consultations et de dialogues au niveau local, à travers la mise en place de pôles locaux d’acteurs de l’égalité femmes-hommes dans 7 pays du sud de la Méditerranée, dont la Tunisie (Plus d’informations sur le projet de ces pôles locaux sont disponibles sur www.euromedwomen.foundation). L’article est également basé sur des enquêtes de perception menées auprès de 32 entités environnementales ou autonomisant les femmes dont des associations, des syndicats et des groupes de développement agricole (GDA), aussi bien que sur quatre discussions de groupe avec des acteurs institutionnels et civiques de Chebika, Tamagheza, Hezouwa et Nafta.

Tozeur: Démographie, faits et un écosystème fragile 

Vu son emplacement géographique, le gouvernorat de Tozeur et ses 6 délégations (Tozeur, Hezoua, Tamagheza, Nefta, Deguèche et Hamma) se caractérisent par un climat aride caractérisé par l’évaporation très élevée et une pluviométrie extrêmement faible ne dépassant jamais les 100 mm/an [5].

Tozeur est le gouvernorat le moins peuplé de Tunisie, son nombre d’habitants représentant moins de 1% de la population tunisienne. Plus de la moitié de sa population est constituée de femmes, en raison de la récente migration croissante de jeunes hommes à la recherche de meilleures conditions de vie dans les villes et les régions voisines.

L’économie de ce gouvernorat est dominée par l’agriculture, principalement par la production de dattes dans les palmiers, qui reste le secteur le plus important en termes de superficie, de volume de production et de revenus, à la suite de décennies de politiques agricoles soutenant la monoculture de palmiers dattiers. Ces politiques ont cependant conduit à l’épuisement des ressources hydrauliques et à la perte progressive du savoir-faire des Oasien-ne-s, qui ont adopté une agriculture intégrée pour s’adapter aux conditions climatiques difficiles.

Une agriculture intégrée est typiquement menée avec la superposition de trois étages : au plus haut des palmiers dattiers, au niveau intermédiaire des arbres fruitiers (oranger, bananier, grenadier, pommier, etc.) et à l’ombre, à l’étage le plus bas les plantes (maraîchage, fourrage, céréales) [6]. La culture en trois étages crée un microclimat oasien qui réduit l’évaporation, permet la mise en culture de plusieurs espèces en valorisant l’eau et le sol et abrite et préserve une grande diversité animale [7]. Par conséquent, la dépendance d’un seul type d’agriculture, associée à des températures élevées et à la pénurie d’eau, a commencé à fragiliser l’écosystème oasien et à constituer une menace sérieuse pour ses habitant-e-s et leurs moyens de subsistance.

Cette situation fragile a toutefois poussé la population de Tozeur à s’engager dans le tourisme, secteur qui présente de grands potentiels

Les savoirs traditionnels et les pratiques économiques des femmes oasiennes

Comme la plupart des femmes oasiennes en Afrique du Nord, les femmes à Tozeur jouent un rôle important dans la gestion et la conservation de la biodiversité. Elles possèdent un savoir et un savoir-faire acquis depuis des siècles dans la conservation, la transformation et la valorisation des produits du palmier dattier, des autres fruits et des sous-produits de la palmeraie et de ses espèces environnantes [8].

Leur mode de vie, leurs positions, leurs rôles, leurs coutumes, leurs comportements et même leurs activités économiques sont très variés et régis par la nature de leur région. Par exemple, dans les régions montagneuses de Tamagheza, Chbika et Mides où le mode de vie est semi-rural, les femmes participent aux travaux du champ de l’étage bas (l’irrigation, le binage, le désherbage, etc…) et contribuent ainsi à maintenir la qualité du sol. Elles sont également responsables de l’hygiène des troupeaux et des bergeries.
Les femmes de la région de Hezoua sont semi-nomades, elles partent avec leurs maris éleveurs à la recherche de pâturages désertiques.

Dans les zones urbaines telles que Tozeur et Nafta, la division entre agriculture et vie domestique est très claire. Les femmes de ces régions ne travaillent pas habituellement dans les champs, où les tâches sont considérées comme difficiles pour les femmes, mais elles contribuent à tri, remplissage et packaging des dattes, d’une part, conservation et transformation en produits de terroir (par ex. sirop de dattes, pâte de dattes, vinaigre de dattes, etc.) et d’artisanat (vannerie à partir des roseaux), Elles contribuent aussi
massivement à l’artisanat et aux produits laitiers artisanaux. Les femmes se profitent également d’autres produits oasiens tels que les légumes, les plantes aromatiques et médicinales. Par ailleurs elles tissent des vêtements et des tapis à partir des peaux de chameaux et des restes de tissus.

Sous-représentation des femmes oasiennes dans la sphère publique

Malgré la contribution importante des femmes à l’économie locale et à la préservation de la biodiversité des oasis et à leur participation remarquable aux premières élections municipales suivant la révolution de 2018
(sur 36 listes électorales, 11 étaient dirigées par des femmes à Tozeur), leur présence dans la gouvernance locale et la scène politique reste faible. Après les élections municipales de 2018, les femmes de Tozeur n’ont remporté que des sièges en tant que vice-présidentes. Il en va de même pour la société civile: 70% des membres des organisations ciblées par l’enquête sur laquelle cet article est partiellement basé étaient des femmes, alors que ce chiffre s’inverse au niveau des postes de décision (seulement 30% des femmes actives dans les associations sont dans les comités de direction).

Dans l’enquête, 3/4 des personnes interrogées ont déclaré que le niveau d’intégration du genre dans les projets de développement à Tozeur était insuffisant et que les programmes spécifiques dans la région ne
prenaient pas en compte les besoins et les attentes des femmes oasiennes. Par exemple, seuls 3 des 40 projets de développement programmés pour les régions de Chebika, Tamagheza et Mides dans le cadre du projet de gestion durable des écosystèmes oasis (SMOE), financé par la Banque mondiale, sont consacrés aux femmes. De même, les femmes ne représentent que 3% des membres des GDA nommés par l’État pour gérer les ressources naturelles locales, y compris l’eau, les forêts et les pâturages.

Initiatives existantes et efforts prometteurs pour autonomiser les femmes oasis 

La révolution des jasmins a ouvert la voie à une participation accrue des femmes à tous les niveaux. À Tozeur, plusieurs initiatives ont été menées par ou pour les femmes et divers programmes et projets ont été lancés pour améliorer la vie des femmes et renforcer leur leadership. En 2017, la Commission régionale de développement agricole (CRDA) a créé un GDA pour femmes à Tozeur dans le cadre d’un projet mené depuis 2013 avec le soutien du ministère allemand de la Coopération
économique et du Développement (BMZ) et de l’agence allemande de coopération internationale (GIZ), pour promouvoir la participation des femmes au développement rural durable [9].

Les organisations de la société civile jouent également un rôle important dans l’autonomisation des femmes et le renforcement de leur entrepreneuriat. Le centre WES de Tozeur [10] est un bon exemple car les réalisations de certaines de ses bénéficiaires ont été reconnues aux niveaux local et national. Tel est e cas de Fathia Arfaoui, une femme au foyer de Bouhlel, qui a remporté plusieurs prix pour la qualité de ses produits dérivés de la datte, après avoir suivi l’un des programmes de formation du Centre WES.

Un autre bon exemple est l’entreprise sociale Shanti, qui a lancé le projet El Mensej comme solution pour lutter contre la pollution de l’environnement causée par les déchets de tissu, ainsi que pour perpétuer un savoir et une tradition en péril [11].

« Investir dans des initiatives permettant aux femmes de récupérer le patrimoine agricole contribuerait à l’autonomisation économique des femmes oasiennes » © La Ruche de la citoyenneté active de Tozeur

En 2018 et à la suite du diagnostic de terrain sur lequel repose cet article, l’association La Ruche de la citoyenneté active à Tozeur a mené plusieurs activités visant à renforcer la résilience des femmes oasiennes face au changement climatique et à améliorer les revenus des artisanes à travers la promotion du savoir faire local et des produits qu’y dont liés (gastronomie, artisanat …). Ces activités comprenaient aussi une formation sur les questions de genre et le changement climatique à l’intention des élu-e-s locaux et des membres de la société civile de Tozeur, la production et la diffusion de vidéos et d’émissions radiophoniques sur les plats traditionnels en relation avec la biodiversité des oasis, et la distribution d’un catalogue pour faciliter la commercialisation des produits locaux élaborés par les femmes de la région de Tozeur [12].

Conclusion 

Les femmes de Tozeur ont une relation étroite avec l’oasis. Par conséquent, tout déséquilibre affectant l’écosystème de l’oasis aura évidemment un impact sur leur vie, ce qui signifie qu’elles doivent être
impliquées dans toutes les décisions liées au développement local.

Investir dans des initiatives permettant aux femmes de récupérer et de faire revivre les connaissances ancestrales et le patrimoine agricole et culturel contribuerait à l’autonomisation économique des femmes à Tozeur et à la préservation de l’environnement. Un programme d’amélioration de la qualité des produits, de l’emballage et du marketing augmentera les revenus des ventes de ces femmes et les aidera à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

La recherche scientifique dans le domaine de l’adaptation et de la résilience au changement climatique dans les régions oasiennes doit être développée et explorée davantage. Il est également nécessaire de renforcer les capacités des acteurs civils et institutionnels locaux en matière de planification et d’exécution de projets et programmes tenant compte des questions de genre. Une action urgente visant à protéger et à réintroduire des variétés locales résistantes au changement climatique est également nécessaire.

Références

[1] ORGANISATION METEOROLOGIQUE MONDIALE (OMM), Le climat mondial en 2015-2019, 2019
https://library.wmo.int/index.php?lvl=notice_display&id=21522

[2] ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE, Désastres naturels et vulnérabilité, 1982.[3] PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT, Genre et changement climatique – Vue d’ensemble des liens entre la problématique hommes-femmes et le changement climatique, 2017

[4] Ibid

[5] LA RUCHE DE LA CITOYENNETE ACTIVE DE TOZEUR, Diagnostic de terrain : Changement climatique et
autonomisation économique des femmes oasiennes de Tozeur, 2018 https://www.euromedwomen.foundation/pg/fr/documents/view/8362/diagnostic-terrain-changementclimatique-autonomisation-economique-femmes-oasiennes-tozeur

[6] ASSOCIATION QUEBECOISE DES ORGANISMES DE COOPERATION INTERNATIONALE (AQOCI), Communauté de pratique « Genre en pratique » – L’accompagnement des partenaires à l’intégration du genre : L’autonomisation économique des femmes, 2013

[7] Les oasis de Tozeur et Chenini Gabès : diversité et durabilité des formes de valorisation à l’ère de la mondialisation et des crises du développement – Article paru in Marshall A., Lavie E., Chaléard J-L., Fort M., Lombard J. (dir.), 2014, Actes du colloque international : Les oasis dans la mondialisation : ruptures et continuités, Paris, 16 et 17 Décembre 2013, 105-112
http://www.umifre.fr/c/1864

[8] LA RUCHE DE LA CITOYENNETE ACTIVE DE TOZEUR, Diagnostic de terrain : Changement climatique et autonomisation économique des femmes oasiennes de Tozeur, 2018
https://www.euromedwomen.foundation/pg/fr/documents/view/8362/diagnostic-terrain-changementclimatique- autonomisation-economique-femmes-oasiennes-tozeur

[9] Profile Genre de la Tunisie, préparé dans le cadre de la coopération de l’Union européenne avec le Gouvernement de la République tunisienne , 2014
https://eeas.europa.eu/sites/eeas/files/rapport_national_genre_tunisie_2014_complet_fr.pdf

[10] Centre WES Tozeur https://www.facebook.com/Centre-WES-Tozeur-1543117069264012/

[11] FONDATION DES FEMMES DE L’EURO – MEDITERRANEE, Autonomiser les artisanes de Nefta à travers le recyclage de tissus, 2018
https://www.euromedwomen.foundation/pg/fr/sharedpractices/view/8278/autonomiser-artisanes-nefta-atravers-recyclage-tissus

[12] FONDATION DES FEMMES DE L’EURO – MEDITERRANEE, Changement climatique et autonomisation économique des femmes à Tozeur, 2018

https://www.euromedwomen.foundation/pg/en/news/view/8281/climate-change-and-womens-economic-empowerment-in-tozeur

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/le-changement-climatique-et-les-oasis-tunisiennes-de-tozeur-une-opportunite-pour-renforcer-le-leadership-et-lactivite-economique-des-femmes/feed/ 0
Le rôle des femmes dans la protection de l’environnement au Liban : zoom sur Tripoli https://www.wikigender.org/fr/wiki/le-role-des-femmes-dans-la-protection-de-lenvironnement-au-liban-zoom-sur-tripoli/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/le-role-des-femmes-dans-la-protection-de-lenvironnement-au-liban-zoom-sur-tripoli/#respond Thu, 02 May 2019 09:47:06 +0000 https://www.wikigender.org/?post_type=userpress_wiki&p=18743

Article proposé et préparé par le Secrétariat de la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée

Date de publication: 2 mai 2019

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Introduction

Cet article porte sur le rôle des femmes et leur implication dans la protection de l’environnement dans le Caza (juridiction) de Tripoli, l’un des six cazas qui composent le gouvernorat du Liban-Nord. Le Caza de Tripoli, a une superficie de 33km2 avec plus de 600 000 habitant-e-s et comprend cinq municipalités : Tripoli, El Mina, El Qalamoun, El Baddawi et Wadi el Nahlé. La guerre civile, le confessionnalisme, les politiques régionales et les répercussions du conflit syrien ont contribué à la marginalisation sociale, politique et économique de Tripoli  et à l’appauvrissement de ses habitant-e-s. [1]

Selon l’index de performance environnementale 2018 de l’Université de Yale et de l’Université de Columbia, le Liban fait partie des pays les plus pollués au monde [2]. En ce qui concerne la situation environnementale du Caza de Tripoli la quantité d’eau puisée dans les sources et les nappes a diminué ces dernières années en raison des sécheresses et des précipitations peu abondantes. Les taux de pollution élevés ainsi qu’une mauvaise gestion des déchets et des eaux usées accentuent une situation préoccupante pour l’environnement comme pour la santé publique.

Cet article s’appuie principalement sur un diagnostic produit par l’association Donia for sustainable development (Donia pour le développement durable, ci-après Donia), qui a été chef de file d’un pôle local d’acteurs de l’égalité femmes-hommes à Tripoli au Liban en collaboration avec la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée (FFEM) et l’Institut Européen de la Méditerranée (IEMed). Pour réaliser le diagnostic, Donia a rencontré des ministères, des membres des conseils municipaux, la radio El Fajr et des étudiantes de la Faculté de Santé Publique de l’Université libanaise, et mené des groupes de discussion avec des activistes et des femmes au foyer, ainsi qu’une enquête auprès de 300 femmes et un atelier de travail avec des acteurs de la société civile et des expertes en environnement.

En effet, la FFEM a pour vocation d’analyser les réalités des femmes au niveau local et les politiques publiques qui les concernent à l’aide de consultations et de dialogues de proximité. Pour ce faire, la FFEM met en place annuellement des pôles locaux d’acteurs de l’égalité femmes-hommes en Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie (1 par pays). Leur mission est de mobiliser les acteurs de l’égalité au moyen d’activités de collectes de données, de consultations et d’échanges d’expériences dans le but d’analyser des thèmes liés aux droits des femmes et de faire un suivi de l’effectivité des politiques publiques dans ces domaines avec une approche participative.

Toutes les informations liées aux résultats des pôles locaux sont disponibles sur www.euromedwomen.foundation, et font l’objet d’une vaste diffusion dans la région euro-méditerranéenne.

La situation des femmes au Liban et dans le Caza de Tripoli

Au Liban, bien que les femmes représentent plus de 52% de l’électorat et malgré la nomination de 4 femmes ministres dans le gouvernement de Saad Hariri en 2019, elles restent sous-représentée dans les postes à responsabilité, dans les partis politiques et les syndicats.

Dans le Caza de Tripoli, le taux de femmes qui occupent des postes à responsabilité est de 2,2%, soit en deçà de la moyenne nationale de 5,6%. Après les élections de 2016, la représentation féminine dans le Caza de Tripoli a été réduite de moitié avec seulement deux élues, toutes deux responsables des commissions sociales de Tripoli et El Mina. L’élue de la municipalité d’El Mina, provenant d’une famille d’activistes engagés dans les questions environnementales, a souligné les difficultés qu’elle a rencontrées pour devenir présidente de la commission de l’environnement, poste dont elle a finalement été privée. [4]

Pendant et après la guerre civile (1978-1990), les femmes tripolitaines ont joué un rôle important dans l’histoire du pays grâce à leurs initiatives au sein des organisations de la société civile dans les secteurs social, culturel et éducatif. Néanmoins, leur participation dans les questions liées au processus de paix a été limitée. [5] Actuellement, la lutte pour les droits des femmes est menée par les associations féministes et se concentre sur les questions qui affectent le plus les femmes, telles que la violence basée sur le genre, le mariage précoce, la garde des enfants, le renforcement de leurs capacités politiques et économiques et les quotas de femmes dans les conseils élus. Le faible taux de femmes dans le marché de travail est une autre priorité pour l’émancipation des femmes au Liban.

La participation des citoyen-ne-s à la prise de décisions relatives à l’environnement 

Les mauvaises politiques environnementales adoptées depuis 1975 et la négligence des municipalités ont conduit à une crise nationale. En 2015, les ordures se sont accumulées à Beyrouth puis ont été transportées dans d’autres régions. [6] Cet épisode de mauvaise gestion des déchets est un exemple des politiques écologiques mal inspirées qui ont tendance au gaspillage des ressources naturelles et s’opposent à une gestion durable. En réponse à cela, les activistes et écologistes ont lancé des mouvements contre les politiques de traitement thermique des déchets. Ces mouvements se sont focalisés sur le besoin de tenir compte des études d’impact précédant la prise de décision relative à l’environnement, conformément aux accords internationaux ratifiés par le Liban, notamment la Convention Aarhus (qui fait le lien entre l’environnement et les droits humains) et la loi no 444/2002 sur la protection de l’environnement. [7]

« En 2018, une enquête a été menée auprès de 300 femmes (étudiantes, diplômées en sciences de l’environnement, activistes, femmes sans emploi et au foyer, etc.) sur leur participation dans la protection de l’environnement à Tripoli ». ©IEME

À Tripoli comme ailleurs au Liban, il est malheureusement habituel de prendre les décisions concernant la gestion des déchets sans dialoguer avec les activistes et les expert-e-s. Et ce, malgré la présence d’un réservoir de spécialistes en environnement car Tripoli accueille le seul département universitaire en sciences environnementales du Liban et la présence féminine y est majoritaire. En 2017-2018, 91% des étudiant-e-s étaient des femmes. [8] Malgré cela, la participation des étudiantes aux enjeux environnementaux reste faible et se limite aux manifestations, aux campagnes de nettoyage de plages et à l’embellissement des routes.  [9]

Obstacles à la participation des femmes dans la protection de l’environnement 

Les objectifs de la stratégie nationale pour l’égalité des genres 2017-2030, élaborée par le ministère d’État pour les affaires des femmes, et ceux de la Stratégie Nationale pour la femme 2011-2021, ne font aucune référence au rôle des femmes en matière d’environnement et de protection des ressources. En outre, la mobilisation des femmes n’est pas un objectif prioritaire pour les municipalités qui ont été ciblées par le diagnostic de Donia, qui ne mènent aucun projet de sensibilisation ou de renforcement des capacités visant les femmes. [10]

Les 300 femmes interrogées par Donia en 2018 ont cité plusieurs  obstacles pour  participer  à la protection de l’environnement tels que : le manque de connaissance et de conscience des problèmes environnementaux, le manque de temps disponible, les faibles revenus et la fatigue. La situation sécuritaire instable, la faible mobilisation de la communauté en général, l’absence de conteneurs de tri, le manque de confiance à l’égard des entreprises chargées de la collecte, les rôles de genre stéréotypés, la peur du harcèlement et le manque d’encouragement, voire l’opposition, de l’entourage sont d’autres freins identifiés par les femmes ayant répondu à l’enquête.

La faible conscience écologique se reflète également dans les pratiques (la majorité des femmes ne trient pas les déchets) et dans la méconnaissance des solutions qui pourraient être apportées. Ainsi, sur un total de 300 femmes, seulement 113 ont déjà participé à des actions environnementales, même si 90% des femmes interrogées se sont montrées intéressées par ce type d’initiative. [13] En dépit de ces bonnes volontés, le lancement d’actions de protection de l’environnement risque d’être freiné par l’absence de lois adéquates, le manque de financement et la faible coopération des institutions publiques dans ce domaine.

Conclusion : opportunités pour promouvoir la participation des femmes dans la protection de l’environnement

Au vu de la faible sensibilisation sur les sujets liés à l’environnement au Liban, il est essentiel de développer une citoyenneté active et consciente de sa responsabilité individuelle et collective. Selon les résultats de l’enquête menée par l’association Donia en 2018 de nombreuses femmes sont disposées à changer leurs habitudes pour protéger l’environnement et les ressources naturelles. [14]

Afin d’améliorer la situation, toutes les entités et personnes impliquées dans le diagnostic mené par l’association Donia en 2018 ont proposé plusieurs pistes d’action pour le futur :

  • Sensibiliser les administrations (ministères, municipalités) à l’importance de promouvoir la participation active des femmes aux questions environnementales et prendre en compte la dimension du genre dans tous leurs nouveaux projets, programmes et financements liés à l’environnement ;
  • Stimuler les associations locales pour développer des projets d’environnement conçus, mis en œuvre et gérés par des femmes ;
  • Encourager les médias à changer l’image stéréotypée des femmes tout en mettant l’accent sur les femmes activistes dans le domaine de l’environnement ;
  • Sensibiliser les spécialistes en environnement sur les sujets urgents et les politiques et lois connexes et renforcer leurs capacités afin de les engager dans la mise en œuvre et le suivi des politiques et des programmes.
  • Mener des recherches sur la propagation des maladies dues à la pollution dans le Caza de Tripoli en intégrant une perspective de genre et réaliser une étude sur les comportements des hommes et des femmes qui ont une incidence sur l’environnement.

Références

[1] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT, Diagnostic de terrain : Le rôle des femmes dans la sauvegarde de l’environnement dans le Caza de Tripoli, FFEM et IEMed, 2018, p. 7, https://www.euromedwomen.foundation/pg/fr/documents/view/8561/diagnostic-terrain-le-role-femmes-dans-protection-environnement-a-tripoli

[2] Université de Yale et Université de Columbia, Index de performance environnementale 2018, p. 4, https://epi.envirocenter.yale.edu/downloads/epi2018policymakerssummaryv01.pdf

[3] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 11.

[4] Ibid.

[5] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 10.

[6] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 9.

[7] Ibid.

[8] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 10.

[9] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 19.

[10] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 14.

[11] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 20.

[12] Ibid.

[13] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 19.

[14] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 21.

[15] DONIA FOR SUSTAINABLE DEVELOPMENT. Op. cit., p. 22.

[16] Ibid.

 

 

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COP22 Side-Event « Genre, action climatique et finances vertes » https://www.wikigender.org/fr/wiki/cop22-side-event-genre-action-climatique-et-finances-vertes/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/cop22-side-event-genre-action-climatique-et-finances-vertes/#respond Mon, 14 Nov 2016 10:53:05 +0000 http://www.wikigender.org/?post_type=userpress_wiki&p=9329 A la COP22 à Marrakech la Plateforme française Genre et développement organise dans la zone verte (zone société civile, salle Moulouya)  une conférence-débat le 14 novembre, 11h à 12h30 : « Genre, action climatique et finances vertes : de nouvelles alliances pour une action efficace contre le changement climatique et un accès facilité aux financements climat »

Ce débat est organisé par le groupe de travail Genre et climat, animé par Enda Europe, CARE France et Adéquations. Il vise notamment à présenter et compléter le document de plaidoyer « Eléments-clés pour prendre en compte l’égalité femmes-hommes dans l’accord de Paris« .

Interventions introductives autour du plaidoyer et de nouvelles alliances

  • Plaidoyer de la Plateforme genre et développement : Ouafae Sananès du ministère des Affaires étrangères et du Développement international de France, Marie-Dominique de Suremain d’Enda Europe et Lucie Faucherre du réseau du CAD de l’OCDE sur l’égalité hommes-femmes (Gendernet).
  • Présentation des questions d’accès aux finances climat : Sécou Sarr du Réseau Climat et Développement/Enda Energie.
  • Intervention de la société civile ou collectivité locale du Maroc (sous réserve)

Travail en petits groupes animés par des membres de la Plateforme pour discuter le document de plaidoyer, les conditions pour que les moyens financiers soient appropriés aux objectifs de renforcement de la résilience et de l’égalité femmes-hommes, et renforcer les propositions d’actions conjointes.

Plénière pour mettre en commun les propositions et enrichir le document de plaidoyer.Ces propositions seront diffusées lors du Gender Day le 15 novembre 2016, sur les réseaux sociaux, auprès des négociateurs-trices et observateurs-trices.

Ce débat est précédé d’un atelier de 9h à 11h30 « Féministes pour la justice climatique ».

Adéquations, Réseau Féministe Ruptures, Fondation pour les Femmes Africaines, L’Université Nomade, organisent le 14 novembre de 9h à 10h30 un atelier « Féministes pour la justice climatique », en lien avec Genre en Action et d’autres partenaires internationaux comme le Forum Femmes Méditerranée.

Cette initiative s’inscrit dans le prolongement du plaidoyer et de la mobilisation animés par ces associations sur les enjeux du genre et du développement durable, depuis la Conférence Rio + 20 et les nouveaux Objectifs de développement durable (ODD) jusqu’à la COP 21 à Paris, avec la dynamique collective française « Féministes pour la justice climatique ».

L’atelier-débat vise à la concertation et aux échanges entre organisations de la société civile sur les enjeux climatiques et de transition écologique avec une vision féministe et intégrant l’approche de genre. Des documents pédagogiques, de plaidoyer, des témoignages et des pratiques serviront de base à une discussion en vue de recommandations pour l’intégration de l’approche de genre et des organisations de femmes dans les politiques climatiques, du niveau international au niveau de la mise en œuvre localement. Il s’agit également de resituer les enjeux de transition écologique dans le contexte plus global des ODD et notamment de l’objectif n°5 « Egalité des sexes et autonomisation de toutes les femmes et les filles. »

Parmi les interventions :

  • Yveline Nicolas, Adéquations : Plaidoyers et initiatives d’associations de femmes et féministes autour des enjeux climatiques et des Objectifs de développement durable.
  • Fatiya Saïdi, Union de l’Action Féministe, Réseau Femmes face aux défis climatiques en Méditerranée et Esther Fouchier, Forum Femmes Méditerranée : une mobilisation en réseau.
  • Camille Risler, Asia Pacific Forum on Women, Law and Development : Mettre en œuvre des démarches de recherche féministe participative.
  • Fatou Ndoye, Enda Graf Sahel : Préservation et transformation des produits locaux, une stratégie de renforcement de la résilience face au changement climatique.

Plus d’informations sur le site de la Plateforme Genre et Développement.

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/cop22-side-event-genre-action-climatique-et-finances-vertes/feed/ 0
COP22 – Atelier « Féministes pour la justice climatique » https://www.wikigender.org/fr/wiki/cop22-atelier-feministes-pour-la-justice-climatique/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/cop22-atelier-feministes-pour-la-justice-climatique/#respond Thu, 03 Nov 2016 17:03:58 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=9280 marrakech

Adéquations, Réseau Féministe Ruptures, Fondation pour les femmes africaines, L’Université Nomade, organisent le 14 novembre de 9h à 10h30 dans la salle Ziz de la zone verte société civile, un atelier « Féministes pour la justice climatique », en lien avec Genre en Action et d’autres partenaires internationaux comme le Forum Femmes Méditerranée.

Cette initiative s’inscrit dans le prolongement du plaidoyer et de la mobilisation animés par ces associations sur les enjeux du genre et du développement durable, depuis la Conférence mondiale Rio + 20 et les nouveauxObjectifs de développement durable (ODD)jusqu’à la COP 21 à Paris, avec la dynamique collective ”Féministes pour la justice climatique”.

L’atelier-débat vise à la concertation et aux échanges entre organisations de la société civile sur les enjeux climatiques et de transition écologique avec une vision féministe et intégrant l’approche de genre. Des documents pédagogiques, de plaidoyer, des témoignages et des pratiques serviront de base à une discussion en vue de recommandations pour l’intégration de l’approche de genre et des organisations de femmes dans les politiques climatiques, du niveau international au niveau de la mise en œuvre localement. Il s’agit également de resituer les enjeux de transition écologique dans le contexte plus global des ODD et notamment de l’objectif n°5 ”Egalité des sexes et autonomisation de toutes les femmes et les filles”.

L’atelier s’appuiera sur les contributions des associations et personnes présentes souhaitant témoigner d’expériences pratiques et de propositions.

Il sera introduit par quelques interventions (sous réserve de modifications) :
- Adéquations : Plaidoyers et initiatives d’associations de femmes et féministes autour des enjeux climatiques et des ODD ;
- Fatiya Saïdi, Réseau Femmes face aux défis climatiques en Méditerranée et Esther Fouchier, Forum Femmes Méditerranée : une mobilisation en réseau ; – Camille Risler, APWLD (Asia Pacific Forum on Women, Law and Development) : Mettre en oeuvre des démarches de recherche féministe participative
- Fatou Ndoye, Enda Graf Sahel : Préservation et transformation des produits locaux, une stratégie de renforcement de la résilience face au changement climatique.

Informations

14 novembre 2016

9h00 – 10h30 (Western European Time)

Marrakech, COP 22 – Salle Ziz de la zone verte société civile

Contact: ynicolas@adequations.org


Un side event complémentaire est organisé la même matinée par la Plateforme Genre et développement, à partir de 11h.

Conférence-débat le 14 novembre, 11h à 12h30 : « Genre, action climatique et finances vertes : de nouvelles alliances pour une action efficace contre le changement climatique et un accès facilité aux financements climat »

Cette conférence est organisée par la Plateforme Genre et développement, instance de concertation multi-acteurs (ONG, milieux de la recherche, collectivités territoriales, institutions de développement, pouvoirs publics, élu-es) du ministère français des Affaires étrangères et du développement international (MAEDI). Son groupe de travail Genre et climat, animé par Enda Europe, CARE France, avec la participation d’Adéquations, a élaboré un document de plaidoyer « Eléments-clés pour prendre en compte l’égalité femmes-hommes dans l’accord de Paris » qui servira de base à cette conférence-débat.

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/cop22-atelier-feministes-pour-la-justice-climatique/feed/ 0
La COP21: Genre et climat https://www.wikigender.org/fr/wiki/genre-et-climat/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/genre-et-climat/#respond Mon, 06 Jun 2016 09:05:03 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=7580 Cet article a été rédigé par Ouafae Sananes et Noémie Réant du Ministère des Affaires Étrangères et du Développement International de la France

La COP21 était un des rendez-vous très attendu de l’année 2015. Cet évènement a en effet suscité une large mobilisation de la part de la société civile et des pouvoirs publics relatif à la promotion des droits des femmes aux processus internationaux. Organisatrice et présidente de cette édition, la France fait de la diplomatie des droits des femmes un enjeu central de sa politique de développement. Une vision qu’elle n’hésite pas à porter au cœur des enceintes internationales par un plaidoyer soutenu dont les effets commencent à s’en faire ressentir. L’autonomisation sociale, économique, politique et culturelle des femmes est désormais inscrite au top des agendas internationaux, tant au plan des négociations des ODD pour 2030, qu’à l’union européenne, au G20 et G7 ou à l’Union pour la Méditerranée. La COP21 incarne ce nouvel élan, traduit par l’insertion des droits humains et de l’égalité femmes-hommes à l’accord universel de Paris.

La conférence Paris Climat était une nouvelle occasion de constater les avancées réalisées, que certain.e.s jugent encore trop insuffisantes, et ce, à juste titre, dans le domaine de l’égalité. C’était aussi un rendez-vous avec la société civile, premiers acteurs de terrain à constater les progrès et les difficultés que rencontrent les femmes face au dérèglement climatique.

Des échanges entre les experts, la société civile et les pouvoirs publics, ressort un constat partagé. Le dérèglement climatique produit un impact différencié sur les femmes du fait de leur rôle socialement construit. En effet, les femmes sont les plus affectées par l’intensité et la fréquence des catastrophes climatiques. Parce qu’elles ont à leur charge la survie de leur famille, de la communauté et par extension la préservation de la biodiversité des écosystèmes, les femmes sont les premières à développer des stratégies d’adaptation. Leurs initiatives sont néanmoins encore peu reconnues tant au niveau local, national qu’international.

L’Accord de Paris, approuvé le samedi 12 décembre 2015, est le résultat d’une mobilisation sans faille de divers acteurs (société civile, pouvoirs publics, la recherche) sur les questions de gouvernance environnementale et de droits de l’Homme. Depuis le début de cette initiative, la France s’est pleinement mobilisée à l’élaboration d’une gouvernance climatique intégrant les principes des droits de l’Homme ainsi que l’égalité femmes-hommes.

Toutefois, de nombreux obstacles subsistent à la réalisation de ces principes directeurs. Beaucoup de pays ne reconnaissent pas encore l’égalité entre les femmes et les hommes, préférant des termes tels que « complémentarité » ou « équilibre » entre les sexes. Bien que le lien entre genre et climat soit établi, il est encore nécessaire que les parties traduisent ces engagements en actions dans les programmes de développement.

Afin de lutter contre le dérèglement climatique avec efficacité, il est primordial de tenir compte des besoins stratégiques des femmes et des filles et de l’impact différencié du dérèglement climatique sur elles. Cela implique l’élaboration de nouveaux outils d’analyse, de nouveaux indicateurs spécifiques, une collecte des données sexospécifiques systématique (données désagrégées par sexes), afin de mieux identifier les besoins selon le genre et de mieux analyser la réalité du terrain. Cela permettra également d’analyser la question des régimes d’accès à la terre, de l’utilisation et du contrôle des ressources naturelles.

Renforcer la participation et le leadership des femmes dans les processus de décision, et de mise en place de projets, leur accorder un accès à l’éducation et à la formation professionnelle, leur assurer l’accès et la maîtrise des technologies et des moyens de production, constituent les priorités du développement humain levier de la lutte contre le dérèglement climatique. Afin que ces initiatives réalisent leur plein potentiel, il reste impératif que l’égalité entre les femmes et les hommes soit intégrée de manière transversale à l’ensemble des politiques de développement durable et par extension aux programmes d’adaptation, d’atténuation, d’accès et de transfert des technologies.

 

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Voir également

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L’accès des femmes à la terre https://www.wikigender.org/fr/wiki/lacces-des-femmes-a-la-terre/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/lacces-des-femmes-a-la-terre/#respond Sun, 20 Mar 2016 20:29:34 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=6751

La problématique de l’accès à la terre pour les femmes

© David.Tran/Shutterstock.com

© David.Tran/Shutterstock.com

L’accès à la terre est un droit économique incluant l’accès, le contrôle à la terre, mais également la possession de titres fonciers dans certains cas. Les femmes ont tendance à être plus pénalisées que les hommes dans l’accès à la terre à cause de pratiques discriminatoires. [1] Dans de nombreuses communautés, c’est le droit coutumier et traditionnel qui dicte les possibilités d’accès des membres de la communauté à la terre et aux ressources. La terre n’est pas considérée comme un bien qui peut être acheté ou vendu, mais est gérée en fonction des structures familiales et parentales, ainsi que des coutumes. [2] Il existe un lien très fort entre les droits à l’héritage qui privilégient souvent les fils et l’accès à la terre détenu majoritairement par les hommes. [1] Les femmes n’y ont accès que par l’intermédiaire de leurs parents ou membres de famille de sexe masculin. [2]

États des lieux

En 2010, une étude de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que dans le monde moins de 20% des propriétaires fonciers sont des femmes. En Afrique occidentale et centrale ainsi qu’au Proche-Orient et en Afrique du Nord, les femmes représentent moins de 10% des propriétaires. En Afrique orientale et australe et dans certaines parties de l’Amérique latine, les femmes semblent avoir un meilleur accès à la terre. Elles possèdent 30% des titres fonciers individuels. [3]

Les enjeux des droits fonciers

L’accès à la terre est important pour assurer une autonomie alimentaire et financière aux individus. La propriété foncière est associée directement au pouvoir. L’accès à la terre est donc un enjeu crucial et constitue également une facilité dans l’accès au crédit. Lorsque les femmes ne jouissent pas des mêmes droits de propriété que les hommes, elles voient leur statut social, économique et politique diminuer. [2] De nombreux pays, comme le Burkina Faso ou le Sénégal, ont adopté des textes de loi visant à donner les mêmes droits fonciers aux hommes et aux femmes. Cependant, les femmes continuent de subir toutes sortes de discriminations qui les éloignent de cette ressource, indispensable à leur autonomisation et au développement socio-économique de leurs pays. [4]

Mesurer les inégalités en termes d’accès à la terre

Les organisations internationales et le monde de la recherche ont progressivement investi la problématique des droits fonciers des femmes en mettant à disposition des outils pour mesurer les inégalités en termes d’accès à la terre.

  • En 2010, la FAO a mis en place une base de données intitulée « Genre et Droit à la terre », qui recense le nombre de femmes propriétaires agricoles et établit des cartographies des droits fonciers par pays. Par exemple, au Maroc en 2008, les femmes représentaient 4,5% du nombre global des exploitants agricoles et disposaient de 2,5% de la surface agricole utile. [5]
  • Le SIGI (Social Institutions and Gender Index), créé par le Centre de développement de l’OCDE, a également intégré une dimension « Accès aux ressources » afin d’identifier les discriminations faites aux femmes concernant l’accès et le contrôle de la terre. Selon les résultats 2014 du SIGI, la Gambie et la Zambie sont les pays où les discriminations en termes d’accès aux ressources et à la terre pour les femmes sont les plus fortes. [6]
  • L’initiative « Feed the future », mise en place par l’Agence des États-Unis pour le développement international (United States Agency for International Development, USAID), a mis en place un indicateur permettant de mesurer l’autonomisation des femmes dans l’agriculture, le « Women’s Empowerment in Agriculture Index ». [7] En 2012, l’indicateur a permis d’établir le profil d’Aysha, une agricultrice du Bangladesh. Les résultats ont montré une dépendance d’Aysha très forte envers son mari, la parité au sein de son couple n’était pas atteinte. [8]

Exemple d’initiative pour améliorer l’accès des femmes à la terre

En 2010, la Banque Mondiale, en lien avec le gouvernement, a appuyé un programme d’octroi de titres fonciers en Éthiopie afin de promouvoir l’égalité femmes-hommes. Auparavant, les femmes avaient très peu de droits en matière d’accès à la terre. Pendant cinq ans, ce programme a bénéficié à 6,3 millions de ménages, notamment des femmes, dans de nombreuses régions du pays. Le programme a eu pour effet de réduire les conflits existants entre les communautés et d’améliorer directement le statut économique et social des femmes propriétaires terriennes. [9]

Références

  1. OCDE, Social Institutions and Gender Index (SIGI), 2014 Synthesis Report, 2014, (en anglais), http://www.genderindex.org/sites/default/files/docs/BrochureSIGI2015.pdf
  2. FAO, « Les femmes et le droit foncier, sur un pied d’égalité », 2000, http://www.fao.org/3/a-y3495f.pdf
  3. FAO, Perspectives Economiques et Sociales, Synthèses 8, « Genre et droit à la terre », mars 2010, http://www.fao.org/3/a-al059f.pdf
  4. FAO, L’accès des femmes à la terre en Afrique de l’Ouest: problématique et pistes de solutions au Sénégal et au Burkina Faso, 2008, http://www.fao.org/docrep/016/ap532f/ap532f.pdf
  5. FAO, Base de données Genre et le Droit à la Terre, (consulté le 14/01/16), http://www.fao.org/gender-landrights-database/background/fr/
  6. OCDE, Site Internet du SIGI (Social Institutions and Gender Index), (consulté le 14/01/16, en anglais), http://www.genderindex.org/data#restricted-resources-and-assets
  7. Feed the future, Women’s Empowerment in Agriculture Index, (consulté le 14/01/16, en anglais), http://feedthefuture.gov/lp/womens-empowerment-agriculture-index
  8. Feed the future, Women’s Empowerment in Agriculture Index, “Etude de cas d’Aysha, Bangladesh” (en anglais), 2012, http://feedthefuture.gov/sites/default/files/resource/files/weai_case_bangladesh2.pdf
  9. Site Internet de la Banque mondiale, «Les femmes deviennent propriétaires de terres en Ethiopie », 2013, (consulté le 19/02/16), http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/NEWSFRENCH/0,,contentMDK:22555461~pagePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:1074931,00.html

Liens externes

Debbie Budlender, Eileen Alma, « Les femmes et la terre. Des droits fonciers pour une meilleure vie », Centre de recherche sur le développement international (CRDI) (Un focus), 2011, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2015/07/les-femmes-et-la-terre.pdf

ACORD, Oxfam, ActionAid, « Le droit des femmes à la terre et à la justice en Afrique », Rapport de la conférence sur les droits fonciers des femmes africaines, Kenya, 2011, http://www.acordinternational.org/silo/files/le-droit-des-femmes–la-terre-et–la-justice-en-afrique.pdf

Documentaires réalisés par l’association Enda Pronat sur les droits fonciers des femmes au Sénégal, à visualiser sur Observ’action.org, http://www.observaction.org/genre-et-foncier/femmes-rurales-du-senegal-agriculture-durable-et-acces-a-la-terre/

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/lacces-des-femmes-a-la-terre/feed/ 0
Femmes et changement climatique https://www.wikigender.org/fr/wiki/femmes-et-changement-climatique/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/femmes-et-changement-climatique/#respond Wed, 09 Mar 2016 18:06:06 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=6601

Définition et aperçu général

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques(CCNUCC) de 1992 définit ceux-ci comme des «changements qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables».

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (cité dans ONU, n.d), la température moyenne dans le monde a augmenté de 0,85 degrés Celsius entre 1880 et 2012.Le consensus scientifique attribue principalement ces modifications de températures aux émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre résultant de l’activité humaine. Il en résulte une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes accompagnés de leur cortège de catastrophes naturelles, ainsi que de graves conséquences pour la survie des écosystèmes (FNUAP et WEDO, 2009).

L’Accord de Paris sur le climat adopté en décembre 2015 par 195 pays vise à maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius, voire 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Cet accord universel ambitionne également de renforcer la capacité à faire face aux impacts du changement climatique.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 comporte quant à lui un objectif spécifique relatif au changement climatique (Objectif de développement durable n°13), signalant une prise de conscience internationale de ses effets sur le développement économique, les ressources naturelles et la pauvreté.

Impacts du changement climatique sur les femmes

Les recherches démontrent que les impacts du changement climatique sont ressentis beaucoup plus fortement par les populations les plus démunies. Les femmes, qui sont l’une des populations les plus vulnérables, sont donc logiquement en première ligne :

  • En cas de catastrophes naturelles, le risque de décès est 14 fois plus élevé chez les femmes et les enfants (FNUAP et Wedo, 2009).
  • Dans les pays où les inégalités femmes-hommes sont les plus marquées, quatre fois plus de femmes que d’hommes meurent lors d’inondations (Global Green Grant et al, 2015).
  • Plus de 70% des personnes décédées suite au tsunami en Asie étaient des femmes (FNUAP et Wedo, 2009).
  • L’ouragan Katrina aux États-Unis en 2005 affecta majoritairement les afro-américaines, soit la communauté la plus pauvre de la région de la Nouvelle-Orléans (FNUAP et Wedo, 2009).

Les normes de genre jouent un rôle déterminant dans la vulnérabilité des femmes aux changements climatiques. Vu que la charge de collecter l’eau, la nourriture et les combustibles repose principalement sur les femmes et les filles, le temps qu’elles consacrent à ces tâches se voit multiplié en cas de sécheresse ou d’inondations. Cela peut avoir des conséquences néfastes sur leur scolarité et leur vie professionnelle (FNUAP et Wedo, 2009 ; ONU Femmes, n.d).

En cas de catastrophes naturelles, les femmes ont une capacité restreinte à réagir en raison de normes sociales qui les empêchent par exemple de quitter leur domicile sans gardien masculin. En outre, on leur enseigne rarement les compétences de survie communément inculquées aux garçons, comme nager ou grimper aux arbres (FNUAP et Wedo, 2009).

Les femmes, agents de la lutte contre le changement climatique

Les femmes ne sont pas seulement des victimes du changement climatique. Au regard de leur rôle en matière de gestion des ressources naturelles et des responsabilités qui leur incombent souvent en matière de provision en énergie dans leurs foyers, elles sont des actrices de premier plan dans la lutte contre le changement climatique (FNUAP et Wedo, 2009 ; ONU Femmes, n.d ; Global Green Grant et al, 2015).

Leurs contributions sont rarement reconnues, alors même que les recherches démontrent que les sociétés se sortent mieux d’une catastrophe naturelle lorsque les femmes participent à l’élaboration des systèmes de pré-alerte et aux actions de reconstruction (FNUAP et Wedo, 2009, citant IUCN).

Les initiatives de lutte contre le changement climatique menées par des femmes se multiplient et sont de mieux en mieux documentées. Par exemple:

  • En Indonésie, Mama Aleta, une activiste du Timor Occidental, a gagné en 2013 le prix Goldman pour l’environnement après avoir mené un mouvement non-violent, principalement féminin, contre des activités minières qui menaçaient la forêt dans sa région. Les femmes de la communauté avaient un lien particulièrement fort avec la forêt, où elles trouvaient de la nourriture et des plantes médicinales. Leur mouvement a obtenu gain de cause avec le retrait de compagnies minières de quatre sites (Global Green Grant et al, 2015).
  • Au Mali, où l’énergie provient à 90% de la combustion du bois et du charbon, les femmes rurales ont conçu des alternatives durables à sa commercialisation dans le cadre du projet SINSIBERE comprenant des activités de subsistance alternatives, des programmes de microcrédit et  d’alphabétisation. À l’issue du projet, 80% des femmes avaient cessé ou réduit significativement leur utilisation du bois. Elles ont ainsi éduqué leur famille à la préservation de l’environnement et ont vu leurs revenus s’accroître, leur permettant de scolariser leurs enfants (FNUAP et WEDO, 2009).

Implications pour les politiques publiques

Les politiques de lutte contre le changement climatique commencent progressivement à prendre en compte les femmes et les filles, longtemps restées invisibles dans ce domaine. Par exemple:

  • L’objectif de développement durable n° 13 sur le changement climatique contient une cible mentionnant les femmes dans les efforts de renforcement des capacités.
  • Le nouveau Fonds vert pour le climat inclut la sensibilité aux questions de genre parmi ses principes directeurs.
  • L’Accord de Paris adopté en 2015 affirme dans son préambule que “les Parties devraient, lorsqu’elles prennent des mesures pour faire face à ces changements, respecter, promouvoir et prendre en considération leurs obligations respectives concernant (…)l’égalité des sexes {et}l’autonomisation des femmes (…). Comme le note ONU Femmes, ce nouvel instrument juridique omet toutefois le rôle des femmes comme agents de changement. Les sections clés consacrées à la finance, au développement et au transfert de technologies ne font pas mention du genre, et les indicateurs de suivi non plus (ONU Femmes, 2015).

Pour donner à l’égalité des sexes la place qu’elle mérite dans l’agenda sur le changement climatique, nombre d’acteurs de terrain se rejoignent sur les préconisations suivantes:

  1. Intégrer une approche sexo-spécifique dans tous les politiques et programmes de lutte contre le changement climatique, prenant en compte l’impact différencié de celui-ci sur les femmes, leurs droits et leurs moyens de subsistance.
  2. Reconnaître et soutenir plus efficacement le leadership des femmes en matière d’adaptation et de mitigation du changement climatique et valoriser leurs savoirs dans ce domaine.
  3. Encourager la participation des femmes à l’élaboration des politiques sur le changement climatique au niveau local, national et international.
  4. Soutenir les mouvements qui portent les voix des femmes en matière de justice climatique et favoriser leur accès aux financements – à l’heure actuelle, seuls 0.01% des subventions allouées en dollars abordent à la fois le changement climatique et l’égalité des sexes (Global Green Grant et al, 2015).
  5. Réduire les inégalités structurelles entre les sexes (accès aux ressources, à la terre, à l’éducation, etc.) afin de permettre aux femmes de mieux faire face aux impacts du changement climatique.

(d’après Global Green Grant et al, 2015; PNUD, 2013; Wikigender, 2013.)

 

Références

FNUAP et WEDO (2009), Climate Change Connexions: A Resource Kit on Climate, Population and Gender, https://www.unfpa.org/fr/node/6110

Global Greengrants Fund, The International Network of Women’s Funds and the Alliance of Funds (2015), Climate Justice and Women’s Rights: A Guide to Supporting Grassroots Women’s Action, http://www.womenandclimate.org/wp-content/uploads/2015/03/Climate-Justice-and-Womens-Rights-Guide1.pdf

ONU (n.d), Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs repercussions, http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/climate-change-2/

ONU Femmes (n.d), Égalité des sexes, autonomisation des femmes et changement climatique, http://www.unwomen.org/fr/news/in-focus/climate-change#sthash.xu9ixcz3.dpuf

ONU Femmes (2015), Statement by UN Women Executive Director on the adoption of the Paris Agreement under the United Nations Framework Convention on Climate Change, http://www.unwomen.org/en/news/stories/2015/12/ed-statement-cop-conclusion#sthash.3p0YQ8zr.dpuf

PNUD (2013), Gender and Climate Change – Asia and the Pacific -Policy Brief 1, http://www.undp.org/content/dam/undp/library/gender/Gender%20and%20Environment/PB1-AP-Overview-Gender-and-climate-change.pdf

Wikigender (2013), Summary Report of the Wikigender Online Discussion: How can gender equality be better integrated into climate change policies and programmes in order to ensure sustainable development?, http://www.wikigender.org/wp-content/uploads/files/Online_discussion_Summary_FINAL.pdf

Liens externes

OCDE (2008), Gender and Sustainable Development: Maximizing the Economic, Social and Environmental Role of Women, http://www.oecd.org/greengrowth/40881538.pdf

PNUE/GRID-Arendal (n.d.), Les femmmes sont en première ligne du changement climatique : risques sexospecifiques et espoirs, http://www.grida.no/files/publications/women-and-climate-change/french_genderrraflyer.pdf

 

 

 

 

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/femmes-et-changement-climatique/feed/ 0