Données et statistiques – Wikigender https://www.wikigender.org/fr/ L'égalité des sexes Wed, 07 Dec 2022 14:51:46 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 La représentation politique des femmes en Égypte: les élections du Sénat en 2020 https://www.wikigender.org/fr/wiki/la-representation-politique-des-femmes-en-egypte-les-elections-du-senat-en-2020/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/la-representation-politique-des-femmes-en-egypte-les-elections-du-senat-en-2020/#respond Wed, 19 Aug 2020 09:00:30 +0000 https://www.wikigender.org/?post_type=userpress_wiki&p=25457 Article proposé par le Secrétariat de la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée

Tables des matières:

  • Introduction
  • Le contexte électorale égyptien et les élections du Sénat en 2020
  • La dimension de genre dans la participation politique en Egypte : perspectives de Gizeh
  • Conclusion : autour des quotas
  • Références

Introduction

Si la présence des femmes dans les institutions égyptiennes a varié beaucoup au fil du temps, les femmes et les filles en Egypte sont représentées en nombre relativement faible par rapport aux femmes des autres pays de la région MENA et de l’OCDE. Au cours des  vingt dernières années, le niveau de représentation est resté soit inférieur à 3 % (élections de 1995, 2000, 2005 et 2012), soit à 13 % et 15 % (2010 et 2015) : le facteur déterminant de ces différents niveaux a été la mise en œuvre, ou l’abolition, d’un quota électoral de femmes.[1]

Les élections du sénat en cours – commencées le 11 et 12 Août 2020 – ont vu un nombre total de 141 femmes candidates sur les sièges individuels et les listes, dont 91 pour les sièges individuels (sur un total de 786, soit 11,5%), 20 sur les listes de base (quota du 20%) et 30 sur les listes de réserve.[2]

En 2017 l’Association Appropriate Communication Techniques for Development (ACT) a réalisé le diagnostic de terrain intitulé « La participation politique des femmes en Egypte : perspectives de Gizeh », en tant que chef de file d’un pôle local d’acteurs de l’égalité femmes-hommes© en Egypte mis en place par la Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerrannée (FFEM) avec le soutien de l’Institut Européen de la Méditerranée (IEMed) et inséré dans l’Axe 1 « Renforcer les capacités des acteurs de l’égalité » du Fonds de solidarité prioritaire « Femmes d’avenir en Méditerranée » financé par le Ministère français des Affaires étrangères et du Développement international, dans le cadre du projet « Développer l’autonomie des femmes », labellisé par l’Union pour la Méditerranée.[3]

Cet article se base sur l’analyse de terrain en synthétisant les résultats du diagnostic pour ce qui concerne les principaux défis face à la participation politique des femmes égyptiennes, et propose une piste de réflexion critique du système des quotas en Egypte, afin de pouvoir fournir un instrument de lecture de la dimension de genre au sein du parcours électoral actuel en Egypte.

Le contexte électoral égyptien et les élections du Sénat en 2020

Lors des dernières élections parlementaires égyptiennes déroulées à la fin de 2015, les votes aux candidates femmes avaient fait l’objet des progrès historiques, occupant un nombre record de 89 sièges sur 596, soit près de 15%.[4] Ces chiffres avaient été célébrées par plusieurs mouvements féministes et par le Centre national égyptien pour les droits de la femme comme résultat d’efforts décennales.[5] Ces résultats historiques méritent d’être examinés de plus près car un quota, imposé par la loi n° 46 de 2014, exigeait que les listes des partis incluent un certain nombre de femmes : sans le quota unique, la représentation des femmes aurait été d’environ 4%, soit à peu près la même que lors des précédentes élections tenues sans quota.[6]

Pour ce qui concerne le Sénat – objet des élections en cours – la dernière constitution de 2014 ne prévoyait pas de chambre haute du Parlement (c’est à dire de Sénat, anciennement « Conseil de la Choura »), bien qu’elle figure dans l’histoire du pays : en vertu de la constitution de 1923, le parlement égyptien était bicaméral, composé d’un Sénat et d’une Chambre des représentants. La Chambre haute a été dissoute pour la première fois en 1952 avec la Révolution du 23 juillet. Le parlement égyptien est resté une chambre unique jusqu’en 1980, date à laquelle des amendements ont été apportés à la constitution de 1971 rétablissant la chambre haute sous le nouveau nom de Conseil de la Choura. La constitution de 2013 a maintenu la chambre haute sous ce même nom avant qu’elle ne soit à nouveau retirée de la constitution de 2014.[7] En 2012, les dernières élections au Sénat ont vu 396 candidates femmes se présenter au niveau de la République, ce qui équivaut à environ 40 fois les nominations au Conseil de la Choura précédent pour l’année 2010, qui ne comptait que 9 femmes. Lors des élections de 2012, cinq femmes ont remporté 5 des 180 sièges de la Choura, soit 2,7%.[8]  À partir de 2014, l’espace électorale féminin prévoit un pourcentage de quotas nouveau : le résultat des élections sénatoriales d’août 2020 présent en fait un quota sur les sièges des circonscriptions avec 20 femmes sur 100 sièges et les élections se déroulent sur une liste fermée absolue, ce qui a signifié que toute la liste soit gagnante. Cela a garanti que 20% des femmes figureront sur les sièges de liste, en plus de celles qui réussiront dans les différentes circonscriptions.[9]  En fait, le Sénat comprendra 300 membres : un tiers élu par ce système de liste fermée, un autre tiers élu par un système de circonscription uninominale et le dernier tiers nommé par le président (ce système serait conçu pour permettre la représentation des minorités et la présence d’experts dans différents domaines, permettant ainsi au Sénat de jouer un rôle complémentaire à la « chambre basse » du parlement, la Chambre des représentants).[10] Il est important de mentionner que le Conseil de la Choura que le Sénat fait revivre avait été vivement critiqué par de nombreux membres du comité qui a rédigé la constitution de 2014, qui le considèrent comme un espace de corruption et un instrument utilisé par l’élite au pouvoir pour maintenir ses alliances (c’était l’une des principales raisons de sa dissolution dans la Constitution) et contrôler la presse.[11]

La dimension de genre dans la participation politique en Egypte : perspectives de Gizeh

Au fil de l’histoire, les femmes égyptiennes – qui ont toujours pris une part active aux révolutions du pays –[12] ont lutté pour se faire une place dans la vie publique, d’abord par la revendication de leur droit à l’éducation. À la suite d’actions de plaidoyer et de revendications intenses, les femmes sont parvenues à gagner des droits substantiels en termes de participation et d’affiliation aux syndicats ainsi que du droit à s’engager dans la vie politique et sociale.[13]  Toutefois, le faible nombre de femmes occupant des postes de responsabilité dans les institutions politiques ou dans l’administration de l’État démontre que leur opinion et leur influence sur la société demeurent très restreintes et très peu représentées.[14] Par ailleurs, l’absence de sensibilité des partis politiques et leur manque d’intérêt envers la participation des femmes, auxquels il faut ajouter la pérennisation des pratiques misogynes, sont autant de défis majeurs à relever pour atteindre non seulement l’égalité des genres, mais aussi des politiques publiques plus inclusives en Égypte.

Parmi les défis vis-à-vis la participation politiques des femmes en Egypte détectés par le diagnostic de Appropriate Communication Techniques for Development (ACT) dans le cadre des enquêtes menées à Gizeh on retrouve :

  • manque de compétences en termes de mobilisation : les femmes parviendraient moins que les hommes à mobiliser la population durant les campagnes électorales – malgré leur capacité à cerner les sujets et les problèmes affectant la société – à cause de plusieurs facteurs structurels ;
  • manque de soutien financier : pour mobiliser la population durant les campagnes électorales, par exemple, il est nécessaire de disposer de moyens financiers et du soutien d’entrepreneurs, en plus du soutien gouvernemental ;
  • les  lois et les réglementations ne facilitent pas et n’encouragent pas les femmes à participer à la vie politique : malgré les réformes juridiques, il existe encore des lois très discriminatoires à l’égard des femmes en matière de droits et d’engagement politiques ;
  • attitudes négatives envers la participation politique des femmes : il existe en outre une vision négative et réductrice des femmes, de leurs droits, de l’importance de leur rôle et reconnaissance, problème auquel s’ajoute la diffusion d’une culture politique misogyne qui instrumentalise des arguments socio-culturels et religieux ;
  • manque d’intérêt envers la politique : bien qu’il y ait des femmes qui ont de véritables ambitions politiques et l’espoir d’accéder à une haute fonction publique, les femmes n’ayant aucune ambition politique sont très nombreuses.  De surcroît, comme les hommes, elles ont l’espoir de parvenir à ces hautes fonctions, mais sans pouvoir faire appel  aux mêmes ressources, aux relations et aux opportunités politiques.

Pour récupérer et promouvoir leurs droits politiques, les femmes de Gizeh qui ont pris part à l’enquête du diagnostic en 2017 ont proposé, d’une part, des actions de sensibilisation dirigées aux femmes et filles égyptiennes afin de les informer sur leurs droits, leurs capacités et leurs potentiels. D’autre part, des actions de formations ciblant les femmes ont été suggérées, notamment en termes de leadership, gestion, planification, négociation, communication. Le diagnostic illustre aussi comment dans la sphère publique les femmes ont été encouragées « uniquement » à créer des organisations non gouvernementales, afin d’accroître la participation féminine au développement durable, et non pas dans les dimensions gouvernementales. En outre, le diagnostic souligne l’exigence de revoir les lois de façon à modifier la structure inégale du système socio-politique, supprimer les normes discriminatoires et intégrer des articles garantissant la pleine mise en application de l’égalité des droits et des devoirs pour les hommes et les femmes dans la vie publique et privée.[15]

Conclusion : autour des quotas

Saher Osman, ancien membre du Parlement et directeur adjoint de l’Union générale des travailleurs égyptiens, avait noté à propos des dernières élections parlementaires égyptiennes (en 2015) que, hormis l’effet du quota, la situation de la représentation politiques des femmes est « restée inchangée depuis des décennies ».[16]  Pour mieux comprendre si le quota a réellement fait progresser les droits et la représentation des femmes, il serait important de considérer à la fois l’efficacité des quotas dans le contexte national spécifique et l’efficacité ultérieure des femmes siégeant au parlement (si les avis sur l’efficacité des quotas varient, ils pourraient constituer une option courante et apparemment populaire pour accroître la représentation des femmes au gouvernement).[17] Comme noté par Erin Francolli, un argument commun en faveur du système de quotas, utilisé dans nombreux pays, en Afghanistan comme en France, est celui formulé par Marguerite El-Helou selon laquelle les quotas sont « une mesure temporaire nécessaire pour faire tomber les barrières sociales, culturelles et politiques à l’égalité réelle des sexes dans les droits fondamentaux de la citoyenneté protégés par la constitution ».[18] Au même temps, d’autres, dont Mona Lena Krook, ont fait valoir que les quotas sont plus un geste symbolique que le signe d’un engagement profond en faveur de l’égalité de genre: ils permettent aux élites politiques d’apparaître préoccupées par le sort de l’inégalité tout en ignorant les questions plus profondes liées aux droits et à la mobilité des femmes et des filles dans la société.[19] En outre, les femmes élues à la suite d’un système de quotas peuvent avoir le sentiment d’être considérées comme représentantes des femmes uniquement, et non de tout autre groupe constitutif, avec des limites en matière de représentation[20] et intersectionalité.  Pour conclure, il est important pour Francolli de souligner que les critiques aux quotas font souvent valoir que les femmes élues par le biais de ce système sont généralement fidèles à l’establishment du parti, une préoccupation qui s’accroît lorsque la nomination des représentant.e.s par le président est autorisée, comme c’est le cas dans le contexte égyptien.[21] En effet, comme mentionné, même dans le cas des actuelles élections du Sénat en 2020, le Président a le pouvoir de nommer 100 représentant.e.s dont le quota pour les femmes est établie à 10%.[22]

D’après le diagnostic, il semble être évident que le contexte égyptien nécessiterait d’une série assez large de mutations politiques, socio-économiques et culturelles, en faveur d’une réelle représentation féminine, qui dépassent et sous-tendent la formalité du processus électoral caractérisé par un système des quotas, bien qu’il reste également central pour l’inclusivité des femmes et des filles dans la sphère publique. À ce propos, Dans le cadre de l’enquête menée par ACT, la participation politique ne consiste pas simplement à déposer un bulletin de vote dans une urne lors des élections ; l’association entend plutôt par cette expression le fait que les citoyen.ne.s puissent et soient capables de s’engager activement dans les décisions politiques. Le terme « participation politique » des femmes égyptiennes fait référence pour l’association au « rôle joué par les femmes dans la vie parlementaire en tant qu’électrices, candidates et députées ainsi que les fonctions qu’elles assument dans les syndicats professionnels et les partis politiques ».[23]  Au sein de ce débat très complexe,[24] au delà des obstacles qui entravent la participation politique effective des femmes en Egypte (limites électorales substantielles, droits socio-politiques et opportunités socio-économiques, représentations médiatiques), le diagnostique de terrain constate également que dans plusieurs régions égyptiennes les familles ont le pouvoir de décider de la participation des femmes dans la vie publique, voire même de contrôler leur vote.[25] Cet élément indique une autre raison expliquant la nécessité d’analyser les processus électorales avec un regard critique et globale, comme c’est le cas pour les élections actuellement en cours en Egypte.

Références

[1] OECD (2018) “Women’s Political Participation in Egypt – Barriers, opportunities and gender sensitivity of select political institutions” , p. 10. http://www.oecd.org/mena/governance/womens-political-participation-in-egypt.pdf

[2] The Egyptian Center for Women’s Rights (2020), Communiqué de presse “ECWR Monitors Numbers and Percentages of Female Candidates in The Senate Election” – 10/08/2020. http://ecwronline.org/?p=8119

[3] Appropriate Communication Techniques for Development  – ACT (2017), «LA PARTICIPATION POLITIQUE DES FEMMES EN ÉGYPTE : PERSPECTIVES DE GIZEH » – Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée & IEMed Institut Européen de la Méditerranée, Diagnostic de terrain 3, cycle 1, p. 13. https://www.euromedwomen.foundation/pg/fr/documents/view/6994/diagnostic-terrain-la-participation-politique-femmes-en-egypte-perspectives-gizeh

[4] Women in National Parliaments (2019) http://archive.ipu.org/wmn-e/classif.htm

[5] El-Behary, H. (2016) “Women’s representation in new parliament highest in Egypt’s history”, Egypt Independent – 05/01/2016. https://www.egyptindependent.com/women-s-representation-new-parliament-highest-egypt-s-history/

[6] Francolli, E. (2017) “Women and Quotas in Egypt’s Parliament”, The Tahrir Institute for Middle East Policy – 01/05/2017. https://timep.org/commentary/analysis/women-and-quotas-in-egypts-parliament/

[7] Zaineldine, A. (2020) « 5 Things to Know About Egypt’s Upcoming Senate Elections », Egyptian Streets – 24/07/2020. https://egyptianstreets.com/2020/07/24/5-things-to-know-about-egypts-upcoming-senate-elections/

[8] The Egyptian Center for Women’s Rights (2020), Communiqué de presse “ECWR Monitors Numbers and Percentages of Female Candidates in The Senate Election” – 10/08/2020. http://ecwronline.org/?p=8119

[9] Ibidem.

[10] Zaineldine, A. (2020), surcité.

[11] MADA MASR (2020), “Despite continuing impact of COVID-19, Senate elections date set for August”, 05/07/2020. https://www.madamasr.com/en/2020/07/05/news/u/despite-continuing-impact-of-covid-19-senate-elections-date-set-for-august/.

Pour une critique plus approfondie des élections sénatoriales en Egypte de 2020, voir aussi: MADA MASR (2020), “Senate elections: How we moved backward”, 07/08/2020. https://www.madamasr.com/en/2020/08/07/feature/politics/senate-elections-how-we-moved-backward/

[12] Allam. N. (2018) « Women and the Egyptian Revolution – Engagement and Activism during the 2011 Arab Uprising » – Cambridge University Press.

[13] Appropriate Communication Techniques for Development  – ACT (2017), «LA PARTICIPATION POLITIQUE DES FEMMES EN ÉGYPTE : PERSPECTIVES DE GIZEH » – Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée & IEMed Institut Européen de la Méditerranée, Diagnostic de terrain 3, cycle 1, p. 7.

https://www.euromedwomen.foundation/pg/fr/documents/view/6994/diagnostic-terrain-la-participation-politique-femmes-en-egypte-perspectives-gizeh

[14] Ibidem, p. 8

[15] Ibidem, p. 21

[16] Reda, A. (2016) “87 Women in Egypt’s 2015 parliament: Not good enough”, WataniNet – 04/01/2016. http://en.wataninet.com/politics/parliament/87-women-in-egypts-2015-parliament-not-good-enough/15471/

[17] Francolli, E. (2017) “Women and Quotas in Egypt’s Parliament”, The Tahrir Institute for Middle East Policy – 01/05/2017. https://timep.org/commentary/analysis/women-and-quotas-in-egypts-parliament/

[18] El-Helou, M. (2009) « Gender Quotas in Parliamentary Representation », Al-Raida 126-127, pp. 25. http://iwsawassets.lau.edu.lb/alraida/alraida-126-127.pdf

[19] Krook, M. L. (2009), « Gender Quotas in Parliament: A Global Perspective», Al-Raida 126-127 pp. 8-17. http://iwsawassets.lau.edu.lb/alraida/alraida-126-127.pdf

[20] Dahlerup D. (2009), “Women in Arab Parliaments: Can Gender Quotas Contribute to Democratization?”, Al-Raida 126-127 pp. 28-38. http://iwsawassets.lau.edu.lb/alraida/alraida-126-127.pdf

[21] Francolli, E. (2017), surcité.

[22] MADA MASR (2020), “Despite continuing impact of COVID-19, Senate elections date set for August”, 05/07/2020. https://www.madamasr.com/en/2020/07/05/news/u/despite-continuing-impact-of-covid-19-senate-elections-date-set-for-august/

[23] Appropriate Communication Techniques for Development  – ACT (2017), «LA PARTICIPATION POLITIQUE DES FEMMES EN ÉGYPTE : PERSPECTIVES DE GIZEH » – Fondation des Femmes de l’Euro-Méditerranée & IEMed Institut Européen de la Méditerranée, Diagnostic de terrain 3, cycle 1, p. 13. https://www.euromedwomen.foundation/pg/fr/documents/view/6994/diagnostic-terrain-la-participation-politique-femmes-en-egypte-perspectives-gizeh

[24] Voir : International Institute for Democracy and Electoral Assistance, “Gender Quota Database” au lien suivant. https://www.idea.int/data-tools/data/gender-quotas/quotas

[25] Appropriate Communication Techniques for Development  – ACT (2017), surcité, p.18

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L’impact de la Covid-19 sur l’égalité hommes-femmes et les Objectifs de Développement Durable (ODD) https://www.wikigender.org/fr/wiki/limpact-de-la-covid-19-sur-legalite-hommes-femmes-et-les-objectifs-de-developpement-durable-odd/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/limpact-de-la-covid-19-sur-legalite-hommes-femmes-et-les-objectifs-de-developpement-durable-odd/#respond Fri, 17 Jul 2020 11:20:43 +0000 https://www.wikigender.org/?post_type=userpress_wiki&p=25357

Introduction

La pandémie liée à la Covid-19 constitue une menace sérieuse pour la réalisation des ODD liés au genre. Ses conséquences socio-économiques mettent en péril certaines des améliorations observées depuis 2015 en matière d’égalité hommes-femmes et d’autonomisation des femmes. Compte tenu de l’état d’avancement des ODD avant le déclenchement de la crise et de leurs liens les uns avec les autres, il est évident que les conséquences économiques et sociales de la pandémie vont exacerber les inégalités et les discriminations existantes à l’égard des femmes et des filles, en particulier des plus marginalisées. La crise d’Ébola (2014-2015) en Afrique de l’Ouest et l’épidémie de Zika (2015-2016) en Amérique latine ont révélé que les crises de santé publique peuvent mettre un frein aux politiques et aux réformes visant à transformer les relations entre les hommes et femmes. En effet, les crises privent les femmes de ressources nécessaires à leurs besoins tandis que ces mêmes crises accroissent les besoins auxquels font face femmes. Il est donc essentiel de prendre conscience de l’impact actuel du Covid-19 ainsi que de ses implications pour la réalisation des ODD si des mesures préventives ne sont pas prises.

Conséquences de la Covid-19 pour les ODD ayant un lien avec la condition des femmes et des filles

Compte tenu des vastes et multiples implications de la crise du Covid-19, tous les ODD, et en particulier les objectifs et indicateurs liés au genre, sont susceptibles d’être touchés. Reconnaître cet impact est une première étape essentielle pour concevoir des politiques de relance socio-économiques qui aideront à atteindre les ODD et l’égalité des sexes. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une liste exhaustive, si l’on considère le problème sous l’angle du genre, il est évident qu’au moins les ODD suivants souffriront de ralentissement, voire de recul :

ODD 8 – « Travail décent » : « Les femmes représentent environ deux tiers du personnel de santé dans le monde et […] environ 85 % des infirmières et des sages-femmes dans les 104 pays pour lesquels des données sont disponibles » (OCDE, 2020). Cette concentration sectorielle, ainsi que la surreprésentation des femmes dans certains secteurs tels que le commerce de détail et l’hôtellerie, signifie que les femmes sont exposées de manière disproportionnée à la Covid-19 au travail et sont plus touchées que les hommes par les mesures de confinement.

ODD 3 – « Bonne santé et bien-être » : En temps de crise sanitaire, les ressources allouées à la santé reproductive et sexuelle sont détournées et réorientées vers la réponse d’urgence. Comme constaté au cours de la crise d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014-2015, cela a contribué à une augmentation de la mortalité maternelle dans les régions ayant de faibles capacités de soins de santé (Wenham, Smith et Morgan, 2020). Par exemple, en Sierra Leone, des études d’impact menées après la crise ont révélé une baisse drastique de l’utilisation des services de santé au cours de la crise, entraînant, selon les estimations les plus prudentes, 3 600 décès maternels, néonatals et mort-nés supplémentaires sur la période 2014-2015 (Sochas, Channon et Nam, 2017).

ODD 4 – « Une éducation de qualité » : La crise Ébola a également révélé une augmentation significative des grossesses adolescentes au cours de l’épidémie suite à la fermeture des écoles, se traduisant, en retour, par une augmentation du taux d’abandon scolaire – en particulier pour les mères adolescentes —  au cours de la période post-crise (Bandiera et al., 2019). En parallèle, l’augmentation à venir de la charge de travail non rémunéré et des tâches domestiques qui pèse sur les épaules des femmes et des filles – en particulier les soins rendus aux malades – aura probablement des conséquences importantes sur les perspectives d’éducation des filles.

ODD 2 – « Faim Zéro » : Dans les pays où les normes sociales impliquent une préférence pour les garçons plutôt que pour les filles, la pandémie pourrait amplifier ces préférences de plusieurs façons. Par exemple, dans des contextes de ressources alimentaires limitées, les ménages où les normes sociales discriminatoires sont répandues pourraient être amenés à privilégier les garçons par rapport aux filles, ce qui aurait une incidence négative directe sur le deuxième objectif stratégique. De même, dans un contexte de ressources limitées, la préférence pourrait être accordée aux garçons par rapport aux filles en matière d’éducation et de santé (ODD 3 et 4).

ODD 1 – « Pas de pauvreté » et ODD 10 – « Inégalités réduites » : Étant donné que les conséquences économiques de l’épidémie – par exemple les licenciements, la perte de revenus, la précarité de l’emploi – pourraient davantage toucher les femmes, une augmentation des niveaux de pauvreté des femmes dans le monde est très probable.

Conséquences de la Covid-19 pour l’ODD 5 en particulier

Plus spécifiquement, la pandémie aura de graves conséquences pour la réalisation de l’ODD 5, « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». Avant la crise, on estimait que 2,1 milliards de filles et de femmes vivaient dans des pays qui n’atteindraient pas les cibles liées à l’égalité entre les sexes d’ici 2030 (Equal Measures 2030, 2020). Alors que le rythme des progrès commence à ralentir, les pays développés et en développement vont avoir besoin de plus de temps ainsi que de mesures fortes afin d’atteindre les cibles liées à l’égalité entre les sexes. Les cibles suivantes de l’ODD 5 seront en particulier gravement touchées :

ODD 5.1 sur l’élimination de « toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles » : D’après le SIGI (Social Institutions and Gender Index) de l’OCDE, de nombreuses nouvelles législations visant à renforcer l’égalité des sexes et à abolir les lois discriminatoires bénéficiaient d’engagements politiques croissants avant la crise (OCDE, 2019). Toutefois, la crise a paralysé la capacité de nombreux États à adopter à et mettre en œuvre de nouvelles lois.

ODD 5.2 sur l’élimination de « toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles » : Des données récentes révèlent que 18% des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/sexuelles de leur conjoint au cours des 12 derniers mois. De nouvelles données ajoutent que la violence domestique a augmenté au cours des mesures de confinement. Par exemple, la ligne d’assistance téléphonique nationale contre les violences domestiques du Royaume-Uni indique une augmentation de 25 % du nombre d’appels téléphoniques au cours de la première semaine de confinement et la multiplication par 1,5 des visites sur son site web (ONU Femmes, 2020).

ODD 5.3 sur l’élimination de « toutes les pratiques préjudiciables » : Avant la crise, les données suggéraient un déclin des mariages d’enfants en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne (Centre de développement de l’OCDE, 2019). La pauvreté induite par la pandémie pourrait engendrer une augmentation des mariages précoces et forcés. Dans le même temps, dans les pays à faibles revenus, la crise sanitaire va gravement compromettre les capacités et les ressources financières des gouvernements, ce qui aura des répercussions sur les capacités législatives et d’application de la loi de ces pays. Par exemple, les poursuites engagées contre les auteurs de mutilations génitales féminines risquent de s’atténuer, alors même que cette pratique semble s’être accrue depuis le début de la pandémie.

ODD 5.4 sur la reconnaissance et le partage des travaux domestiques non rémunérés : Avant l’épidémie de Covid-19, les femmes effectuaient déjà 75 % du travail domestiques non rémunéré dans le monde (Centre de développement de l’OCDE, 2019). La crise actuelle a souligné l’importance du rôle des individus qui s’occupent des personnes âgées ainsi que des personnes de santé fragile. En outre, dans de nombreux endroits, les écoles ont fermé, ce qui signifie que les enfants restent à la maison. Ces dynamiques contribuent à augmenter la charge de travail non rémunéré. Il sera probablement très difficile de revenir à la répartition d’avant la crise et presque impossible de parvenir à une répartition équitable du travail domestique non rémunéré entre les hommes et les femmes d’ici 2030.

ODD 5.6 sur la garantie de l’accès aux soins de santé sexuelle et aux droits en matière de procréation: La fourniture de produits de santé sexuelle et reproductive, y compris les protections hygiéniques, pourrait être affectée par la pression exercée sur les chaînes d’approvisionnement (UNFPA, 2020). La crise du Zika en Amérique latine mis en exergue le lien entre les gangs et l’accès des femmes aux soins gynécologiques, les réseaux informels prenant le contrôle de l’accès aux approvisionnements.

Conclusions

Alors que la crise de la Covid-19 se poursuit, la prise de conscience de son impact sur l’accomplissement des objectifs fixés dans l’Agenda 2030. Si les mois passés ont montré qu’il est toujours possible de s’adapter, il est maintenant essentiel de se pencher sur l’impact que les réponses apportées à la crise de la Covid-19 auront sur le développement humain à travers le monde. En tournant notre regard vers l’avenir, il est possible de comprendre que les mesures prises aujourd’hui seront fondamentales pour le futur. Cette prise de conscience s’accompagne de la possibilité d’élaborer des politiques publiques qui tiennent compte des inégalités entre les sexes et qui favorisent des redressements socio-économiques équitables.

Ressources supplémentaires de l’OCDE sur la Covid-19

Références

Bandiera, O. et al. (2019). “The Economic Lives of Young Women in the Time of Ebola: Lessons from an Empowerment Program”. Impact Evaluation series, No. WPS 8760. World Bank Group, Washington D.C. http://documents.worldbank.org/curated/en/452451551361923106/The-Economic-Lives-of-Young-Women-in-the-Time-of-Ebola-Lessons-from-an-Empowerment-Program.

Equal Measures 2030 (2020). Bending the Curve Towards Gender Equality by 2030. https://www.equalmeasures2030.org/wp-content/uploads/2020/03/EM2030BendingTheCurveReportMarch2020.pdf.

OECD (2020). Women at the Core of the Fight Against COVID-19 Crisis. OECD Publishing, Paris. https://read.oecd-ilibrary.org/view/?ref=127_127000-awfnqj80me&title=Women-at-the-core-of-the-fight-against-COVID-19-crisis.

OECD (2019). SIGI 2019 Global Report: Transforming Challenges into Opportunities, Social Institutions and Gender Index. OECD Publishing, Paris. https://dx.doi.org/10.1787/bc56d212-en.

OECD Development Centre (2019). Gender, Institutions and Development Database (GID-DB) 2019. https://oe.cd/ds/GIDDB2019.

Sochas, L., A. Channon and S. Nam (2017). “Counting indirect crisis-related deaths in the context of a low-resilience health system: the case of maternal and neonatal health during the Ebola epidemic in Sierra Leone”. Vol. 32, pp. 32-39. http://dx.doi.org/10.1093/heapol/czx108.

UNFPA (2020). COVID-19: A Gender Lens – Protecting sexual and reproductive health and rights, and promoting gender equality. UNFPA. https://www.unfpa.org/sites/default/files/resource-pdf/COVID-19_A_Gender_Lens_Guidance_Note.pdf.

Wenham, C., J. Smith and R. Morgan (2020). COVID-19: the gendered impacts of the outbreak, Lancet Publishing Group. http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(20)30526-2.

United Nations (n.d.). Sustainable Development Goal 5. Retrieved from https://sustainabledevelopment.un.org/sdg5.

United Nations (n.d.). Transforming our world: the 2030 Agenda for Sustainable Development. Retrieved from https://sdgs.un.org/2030agenda.

UN Women (2020). COVID-19 and Violence Against Women and Girls: Addressing the Shadow Pandemichttps://www.unwomen.org/-/media/headquarters/attachments/sections/library/publications/2020/policy-brief-covid-19-and-violence-against-women-and-girls-en.pdf?la=en&vs=5842.

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/limpact-de-la-covid-19-sur-legalite-hommes-femmes-et-les-objectifs-de-developpement-durable-odd/feed/ 0
Lancement de l’édition 2019 de l’Indicateur « Social Institutions and Gender Index (SIGI) » https://www.wikigender.org/fr/wiki/lancement2019sigi/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/lancement2019sigi/#respond Thu, 15 Nov 2018 17:12:20 +0000 https://www.wikigender.org/?post_type=userpress_wiki&p=12103

Lancement de l’édition 2019 du SIGI

Bruxelles le 7 décembre 2018

12:30-15:30

Quoi de neuf ? Le Ministère fédéral de l’Europe, de l‘Intégration et des Affaires étrangères de l’Autriche en sa capacité actuelle de Président du Conseil de l’Union européenne, la Coopération autrichienne pour le développement et le Centre de développement de l’OCDE ont l’honneur de vous inviter au lancement de l’édition 2019 du SIGI.

 Qu’est-ce que le SIGI ? L’indicateur Social Institutions and Gender Index (SIGI) du Centre de développement de l’OCDE mesure les écarts créés par les lois, les normes et les pratiques sociales entre les femmes et les hommes en termes de droits et d’opportunités. L’évènement sera l’occasion de discuter des messages clés du SIGI 2019 et alimentera le dialogue politique sur les normes sociales et les discriminations à l’encontre des femmes et des filles à l’échelle mondiale. Les intervenants partageront leurs expériences sur comment les politiques et les programmes sensibles à la question du genre peuvent permettre la remise en question des normes liées au genre et promouvoir les droits des femmes, l’égalité entre les sexes et le développement durable.

 Pourquoi maintenant? Des progrès remarquables ont été réalisés concernant les engagements politiques visant à éliminer la disparité femmes-hommes. Certaines normes sociales préjudiciables à l’égalité ont perdu de leur importance. Néanmoins, les engagements politiques, les réformes et les programmes n’ont pas encore été traduits en changement réels. Les femmes et les filles sont toujours victimes de discriminations liées à leur genre tout au long de leur vie qui affectent différemment certains groupes de femmes.

 Veuillez confirmer votre participation avant le 27 novembre en suivant ce lien.

Pour plus d’informations, veuillez contacter dev.gender@oecd.org.

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La 61e Commission de la condition de la femme (CSW) 2017 https://www.wikigender.org/fr/wiki/commission-de-la-condition-de-la-femme-61/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/commission-de-la-condition-de-la-femme-61/#respond Mon, 06 Mar 2017 14:46:05 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=10027 CSW61 Banner-FR

La soixante et unième session de la Commission de la condition de la femme aura lieu au siège des Nations Unies à New York du 13 au 24 mars 2017.

Des représentants des États membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées par l’ECOSOC (ONG) de toutes les régions du monde participent à la session.

Thèmes

  • Thème prioritaire:L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution.
  • Thème examiné: Difficultés rencontrées et résultats obtenus dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement en faveur des femmes et des filles (conclusions concertées de la cinquante-huitième session)
  • Question nouvelle ou tendance: L’autonomisation des femmes autochtones.

Membres du Bureau

e Bureau de la Commission joue un rôle crucial dans la préparation des sessions annuelles de la Commission et contribue grandement à en assurer le succès. Les membres du Bureau sont nommés pour deux ans. En 2002, afin d’améliorer son travail et d’assurer la continuité, la Commission a décidé d’organiser la première réunion de sa session suivante juste après la clôture de la session ordinaire, dans l’unique but d’élire le nouveau Président et les autres membres du Bureau (décision 2002/234 de l’ECOSOC)

  • Président : S.E. M. Antonio de Aguiar Patriota (Brésil), groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes Vice-présidents
  • Mme Fatma Al Zahraa Hassan (Égypte), groupe des États africains, viceprésidente
  • Mme Šejla Đurbuzović (Bosnie-Herzégovine), groupe des États d’Europe orientale vice-présidente
  • M. Jun Saito (Japon), groupe des États de la région Asie-Pacifique, viceprésident
  • M.Andreas Glossner (Allemagne), groupe des États d’Europe occidentale et autres États, vice-président
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Culture du viol https://www.wikigender.org/fr/wiki/culture-du-viol/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/culture-du-viol/#respond Mon, 28 Nov 2016 15:24:43 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=9489

Définition

 

Origine du terme:

L’expression « culture du viol »  est une traduction littérale de l’expression anglaise rape culture, introduite par des féministes américaines dans les années 1970. Le terme fut employé par la première fois dans l’ouvrage « Rape: The First Sourcebook for Women »  publié aux Etats-Unis en 1974 par le groupe des New York Radical Feminists. En 1975, le documentaire américain Rape Culture popularise le terme.

Définition:

La culture du viol, telle que définie par la théorie féministe, est la manière dont le viol est perçu/ représenté dans l’imaginaire collectif, dans une société donnée et à une époque donnée. C’est un concept qui établit que la représentation du viol dans une société dépend d’un ensemble de croyances et d’attitudes. La littérature existante sur le sujet montre que la culture du viol découle de «mythes» qui faussent la réalité du viol telle qu’elle est perçue par les chiffres.  Selon la théorie féministe, ces mythes témoignent de la persistance des stéréotypes de genre.

On peut  entretenir la culture du viol sans pour autant être un violeur soi-même ou soutenir le viol de manière publique. La culture du viol découle de croyances et d’attitudes profondément ancrées dans nos sociétés et souvent relayées de manière inconsciente. Elle  suppose que les individus entretiennent un certain nombre d’idées reçues concernant la notion de consentement à l’acte sexuel, le profil des victimes de viol et celui des agresseurs. S’il est communément admis que personne, dans la société, n’encourage le viol de manière publique, la recherche montre que les individus ont souvent du mal à « reconnaitre » le viol tel que défini par la loi. Ceci explique par exemple, que des chercheurs qui demandent à des individus s’ils ont déjà commis un viol puissent obtenir des résultats très différents que lorsqu’ils demandent à ce même groupe d’individus s’ils ont déjà forcé une personne à avoir des relations sexuelles (Edwards Sarah R., Bradshaw Kathryn A., and Hinsz Verlin B., 2014).

De la même façon, dire que la culture du viol existe dans un pays ne signifie pas forcément que le viol n’est pas reconnu et puni par la législation de ce pays. En revanche, cela signifie qu’un certain nombre de stéréotypes existants sont susceptibles de biaiser les jugements rendus par les tribunaux et que dans les faits, un grand nombre de violeurs ne sont pas condamnés (voir chiffres plus bas).

 

La culture du viol repose sur de nombreux « mythes »

 

Il existe de nombreux « mythes » sur le viol dans l’imaginaire collectif. Ces mythes peuvent également être relayés par les médias (Hirsch, 1994 ; Burt, 1980; Wise, 2013).

 

  1. La victime exagère les faits ou ment:

La première idée fausse concernant le viol consiste à penser que la victime a exagéré ou menti, et conduit mettre en doute son récit, voire à le nier complètement. Par exemple, on peut reprocher à la victime de vouloir « attirer l’attention » en faisant de fausses déclarations, de mentir afin de porter atteinte à la réputation de son agresseur présumé.

 

  1. La victime a consenti:

Un autre mythe sur le viol consiste à mettre en doute le récit de la victime, pour affirmer qu’elle a en fait consenti à avoir un rapport. Le consentement est l’acte de s’engager dans un acte sexuel de sa volonté propre, sans aucune contrainte et aucune pressions. Le consentement peut ainsi être retiré à tout moment. Consentir nécessite d’être en possession de ses moyens pour pouvoir exercer son libre- arbitre: c’est pourquoi une personne en très fort état d’ébriété ne peut pas toujours être en position de consentir. Or du fait de la culture du viol, l’état d’ébriété de la victime est souvent invoqué pour la décrédibiliser et nier son absence de consentement.

 

  1. La victime a eu un comportement à risques:

Ce mythe sur le viol consiste à dire que la victime a eu un rôle à jouer, de par son comportement, dans son agression. La corollaire de cette idée est que le comportement « provoquant» ou «risqué »  de la victime minimise la gravité du viol qu’elle/il a subi. Quelques exemples de facteurs invoqués pour rejeter la faute sur la victime : tenue « provocante», sortie à des heures tardives, consommation excessive d’alcool, le fait que la victime ait invité l’agresseur a son domicile…etc.

Dans le cas Brock Turner, très médiatisé aux Etats-Unis, la consommation excessive d’alcool de la victime et de son agresseur a été invoquée pour minimiser la gravité de l’acte. L’agresseur, pourtant reconnu coupable de viol sur une personne inconsciente, a été condamné a 6  mois de prison.

 

  1. Le violeur est toujours un inconnu, qui agit de manière isolée:

Les recherches basées sur des données attitudinales montre que dans l’imaginaire collectif, le violeur est «autre», il est psychologiquement instable, il porte les stigmates d’un « pervers », il commet son crime à l’extérieur. Cette idée est démentie par les chiffres, qui montrent que la victime connait souvent son agresseur. Il peut s’agir d’un ami, membre de la famille ou partenaire: dans le monde, presque un tiers (30%) des femmes déclarent avoir été victimes de violence physique et/ou sexuelle de la part d’un partenaire intime (WHO 2013). C’est une réalité qui n’est pas largement acceptée: dans de nombreux pays, le viol marital n’est toujours pas inscrit dans la loi car l’idée qu’une femme puisse être violée par son partenaire n’est pas encore admise. Sur les 160 pays étudiés dans l’édition 2014 de l’Indicateur Institutions Sociales et Egalité femme-homme (SIGI), 94 ne reconnaissent pas le viol marital comme un crime (OECD Development Centre 2014).

 

  1. Seules les femmes sont violées:

Encore une fois, cette idée est démentie par les chiffres, bien qu’il soit difficile d’estimer le nombre d’hommes victimes de violences sexuelles. Cette idée puise ses racines dans un certain nombre de stéréotypes de genre: contrairement aux hommes, les femmes peuvent contrôler leur désir sexuel et donc ne commettent pas de viols; les hommes ont «toujours envie » d’avoir un rapport sexuel, etc… Ces stéréotypes nourrissent aussi l’idée que seuls des hommes commettent des viols sur d’autres hommes.

Il existe de nombreux autres mythes propagés par la culture du viol. Tous ces arguments sont fréquemment invoqués lors de procès, ce qui peut expliquer pourquoi  peu de procédures aboutissent (voir chiffres plus bas).

 

La culture du viol opère un basculement de la responsabilité

 

La culture du viol se reflète dans les chiffres d’acceptation du viol et des violences sexuelles en général (voir chiffres plus bas). Dans la culture du viol, on trouve l’idée que le viol découle d’une « pulsion » de l’homme, l’idée que les hommes ont par nature des «besoins » sexuels impératifs et plus difficiles à contrôler que ceux des femmes (exemple: justifier le viol de guerre en invoquant les « pulsions » des soldats forcés au célibat).

La culture du viol opère donc un basculement de la responsabilité: elle entretient l’idée que le viol est inévitable puisque inscrit dans une «nature » de l’homme, elle permet de trouver au violeur des circonstances atténuantes et suggère que les femmes victimes sont d’une certaine manière responsables de leur viol, qu’elles ont pu le « provoquer »  en adoptant un comportement « à risques ». Ce basculement de la responsabilité se traduit dans la manière dont les sociétés combattent les agressions sexuelles : dans les campagnes gouvernementales, dans les discours (médiatiques, familiaux, mais aussi ceux du système éducatif), il arrive encore souvent qu’on enseigne aux femmes comment « ne pas se faire violer ».

La culture du viol entraine des phénomènes de double victimisation

 

La double victimisation décrit une situation dans laquelle une victime de viol se trouve « doublement victimisée », car elle n’est pas prise en charge de manière adéquate par la personnel de police, le système judiciaire et médical, ou parce qu’elle est jugée négativement par son entourage. Exemples: policiers refusant de déclarer un viol comme tel, système judiciaire favorisant les victimes ayant des marques de coups «visibles », démarche judiciaire aboutissant en non-lieu… Lors de son étude menée en 1995 aux Etats-Unis, Ward montre que 24% des officiers de police, 11% des avocats et 6% des docteurs pensent que les femmes « sexuellement expérimentées » ne sont pas autant affectées par un viol (Attitudes Toward Rape: Feminist and Social Psychological Perspectives, Ward, 1995). Ainsi la recherche basée sur des données attitudinales montre que les professionnels de santé et de justice peuvent également perpétuer des stéréotypes et participer à entretenir la culture du viol. Lors d’un cas devenu célèbre, en 1999 en Italie, la Cour de Cassation déclara un homme non coupable du viol d’une jeune femme portant un jean serré, sous prétexte qu’il était impossible de retirer un tel jean «sans la coopération de la personne le portant». La Cour reprochait ainsi à la victime d’avoir « collaboré », soit de ne pas s’être assez débattue.

 

Des chiffres pour comprendre

 

En France :

  • En France, le violeur est connu de la victime dans 8 cas sur 10.
  • 96 % des Français reconnaissent le viol comme «le fait de forcer une personne qui le refuse à avoir un rapport sexuel»
  • Quatre Français sur dix estiment que la responsabilité du violeur est atténuée si la victime a une attitude provocante en public
  • Pour 61 % de Français, 65 % de Françaises, un homme a plus de mal «à maîtriser son désir sexuel qu’une femme»
  • 24 % des Français considèrent qu’une fellation forcée relève de l’agression sexuelle et non du viol.
  • 26 % des Français jugent que lorsqu’une victime ne résiste pas aux menaces de son assaillant, ce n’est pas un viol mais une agression sexuelle.
  • 21 % croient que les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées – 31 % chez les 18-24 ans (Source : Les Français-e-s et les représentations sur le viol et les violences sexuelles, Enquete IPSOS, 2015)

 

Dans le monde:

  • Aux Etats-Unis en 1987, seulement 27% des femmes victimes d’une agression correspondant à la definition d’un viol se considèrent victimes de viol. (I never called it rape, Robin Warshaw, 1988)
  • Aux Etats-Unis, 84% des étudiants hommes ayant commis un viol déclarent ne pas reconnaitre l’agression qu’ils ont commise comme un viol (I never called it rape, Robin Warshaw, 1988)
  • Aux Etats-Unis, 1 étudiant sur 3 déclarent qu’il commettrait un viol s’il pouvait avoir la certitude que cela ne lui poserait aucun problème (Denying Rape but Endorsing Forceful Intercourse: Exploring Differences Among Responders, Edwards Sarah R., Bradshaw Kathryn A., and Hinsz Verlin B., 2014)
  • Aux Etats-Unis en 2004, 9% des étudiants hommes admettent commettre des actions qui correspondent à la définition légale du viol (A longitudinal examination of male college students’ perpetration of sexual assault, Abbey A, McAuslan P.Abbey & McAuslan, 2004).
  • Au Bangladesh, 82% des hommes vivant en milieu rural et 79% des hommes vivant en milieu urbain citent leur “droit au sexe »  comme justification de leur viol. 61.2% des hommes vivant en milieu urbain ayant commis un viol déclarent ne pas s’être sentis coupables ou inquiétés. 95.1% d’entre eux n’ont pas été inquiétés par la justice (United Nations Multi-country Study on Men and Violence, 2013)
  • Au Cambodge, 45% des hommes interrogés citent leur “droit au sexe »  comme justification de leur viol (United Nations Multi-country Study on Men and Violence, 2013)
  • Au Lesotho, en 2009, 15% déclarent qu’un mari est légitime s’il frappe ou bat sa femme parce qu’elle refuse d’avoir une relation sexuelle (DHS 2009).
  • En 2013, au Nigéria, 34% d’hommes interrogés sur la question “Selon vous, quelle est la cause la plus fréquente du viol ? »  répondent “une tenue vestimentaire indécente” (NOI Polls, 2013)
  • En Turquie en 2003, 33% des officiers de police interrogés déclarent que «certaines femmes méritent d’être violées » et 66% considèrent que « l’apparence physique et le comportement d’une femme peut tenter les hommes à violer ». (Turkish university students’ attitudes toward rape, 2003)
  • En Angleterre, 1 tiers des femmes interrogées déclarent que si une femme ne s’est pas défendue, alors elle n’a pas subi un viol. 60% des femmes considèrent qu’une femme qui n’a pas dit “non” n’a pas subi de viol (Rape Crisis, 2013)
  • Au Canada, pour 1000 agressions s’apparentant à un viol, 33 cas sont déclarés aux autorités, 12 entrainent des poursuites, 6 sont traités en procès, et 3 seulement se terminent par une sentence (YWCA Canada, 2015)

 

Ressources

 

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/culture-du-viol/feed/ 0
Les femmes et les nouvelles technologies https://www.wikigender.org/fr/wiki/les-femmes-et-les-nouvelles-technologies/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/les-femmes-et-les-nouvelles-technologies/#respond Mon, 30 May 2016 07:53:27 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=7563

Définitions

Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sont des outils de maniement de l’information comprenant un ensemble varié de produits, d’applications et de services qui sont utilisés pour produire, stocker, traiter, distribuer et échanger l’information. [1]  Elles comprennent les « anciennes » TIC que sont la radio, la télévision et le téléphone, et les « nouvelles » TIC que sont les ordinateurs, les satellites et l’Internet. [1]

Des disparités de genre dans l’accès et l’utilisation des TIC

Les TIC sont accessibles à une population grandissante, particulièrement dans les pays en développement. [2] En 2015, 95% de la population mondiale a accès à un réseau de téléphonie mobile et 40% des personnes dans le monde utilisent Internet. Cependant, il existe des écarts entre les sexes concernant l’accès et l’utilisation de ces technologies. En 2015, au niveau mondial, 46% des hommes contre 41% des femmes sont connectés à Internet. Cet écart est encore plus prononcé dans les pays en développement, où il est de 15,4% en défaveur des femmes, contre seulement 5,4% dans les pays développés. [3] En 2011, au Sénégal, 81,4% des hommes contre 75,3% des femmes ont accès à un téléphone mobile et 87,6% des hommes contre 86,6% des femmes à une télévision. Les disparités en termes de genre sont plus marquées dans l’accès à un ordinateur et à Internet, respectivement de 24,8% pour les hommes et 15,6% pour les femmes. Ces disparités sont moindres lorsque l’utilisation des TIC est exclusive, qu’elle requiert moins de compétences techniques et que son contenu est neutre ou adaptable. [4] Globalement, les études montrent que les femmes ont moins accès à ces technologies, et de fait, les maîtrisent moins bien. Ces disparités d’accès, de contrôle et d’utilisation des hommes et des femmes concernant les TIC sont couramment appelées la « fracture numérique de genre ». [5]

Obstacles à l’accès aux TIC

Dans les pays en développement, de nombreux facteurs interviennent dans les disparités de genre comme :

  • La langue : la maîtrise de l’écrit est un obstacle important à l’utilisation des TIC. Les femmes sont plus touchées que les hommes par l’analphabétisme et la plupart des TIC reposent sur l’écrit et n’utilisent que très peu les langues locales.
  • L’accès aux infrastructures : les utilisateurs-trices d’Internet, même au sein d’un même pays, sont extrêmement concentrés géographiquement et les populations rurales sont majoritairement exclues de cet accès. Certaines études ont montré que les TIC les plus utilisées par les femmes en milieu rural étaient les stations de radio communautaire locales, médias reposant sur l’oralité avec des frais d’accès généralement peu élevés. [7]
  • Le manque de ressources financières pour l’achat de TIC et l’accès aux espaces commerciaux est un autre frein majeur. [6]
  • Des facteurs socioculturels empêchent également les femmes d’utiliser les TIC, elles sont souvent considérées comme inaptes à l’utilisation de ces technologies et à l’accès à l’enseignement technologique. [4]

Femmes, TIC et développement

De nombreuses études attestent que l’utilisation des TIC par les femmes permet de renforcer leur autonomie et participe au développement économique et social.

  • Une étude au Mozambique sur l’utilisation des téléphones portables auprès des femmes en milieu rural a prouvé que cette utilisation a permis un renforcement de leurs réseaux, l’organisation d’activités collectives et de campagnes. En outre, le téléphone portable a incité certaines femmes à apprendre les chiffres pour pouvoir reconnaître et composer des numéros, ce qui peut constituer un premier pas vers l’alphabétisme. [7]
  • Les TIC peuvent permettre de documenter et de médiatiser certaines situations, ou de diffuser des messages de « bonnes pratiques » à tenir. L’ONG Human Network International, a par exemple mis en place dans plusieurs pays d’Afrique des services de diffusion de messages oraux et écrits via les téléphones portables. Ces messages, gratuits et pouvant être diffusés en langue locale, comportent de nombreuses informations concernant la santé, l’agriculture, le microcrédit ou encore le planning familial. [8]
  • L’initiative « Take back the Tech », initiée par APC (Association for Progressive Communications), permet aux femmes de disposer d’un espace de discussions en ligne sur les violences sexistes auxquelles elles peuvent être confrontées et se réapproprier la technologie. [9]

Références

  1. Diagne Abdoulaye, Birba Ousmane, « Les déterminants de l’adoption d’Internet en Afrique : cas de 17 pays », Consortium pour la Recherche Economique et Sociale et Université Cheikh Anta Diop de Dakar, 2008, http://www.cres-sn.org/sites/default/files/3.rapport_sur_les_determinants_de_ladoption_dinternet_diagne_birba.pdf
  2. Hafkin Nancy J., Huyer Sophia, Women and Gender in ICT Statistics and Indicators for Development, Information Technologies and International Development, Volume 4, Number 2, 2007, (en anglais), http://itidjournal.org/itid/article/viewFile/254/124
  3. International Telecomunication Union, « Measuring the Information Society Report 2015”, Executive Summary, 2015, (en anglais), http://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/misr2015/MISR2015-ES-E.pdf
  4. Daffé Gaye, Diallo Fatoumata, « Les disparité de genre dans l’accès et l’utilisation des TIC au Sénégal », Consortium pour la Recherche Economique et Sociale, août 2011, http://www.cres-sn.org/sites/default/files/rapport_tic_disparite_genre.pdf
  5. Enda Tiers-Monde, Réseau genre et TIC, « Fracture numérique de genre en Afrique francophone : une inquiétante réalité », Etudes et Recherches, n° 244, Sénégal, 2005, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2014/11/fracturenumeriquedegenre_afrique_2005.pdf
  6. Bridge, Panorama Genre et TIC, 2006, http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/SHS/pdf/Gender-ICTs_FR.pdf
  7. Centre de recherche sur le développement international (CRDI), Les Africaines et les TIC, Presses universitaires de Laval (PUL), 2011, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2015/07/Les-Africaines-Et-Les-Tic.pdf
  8. Site Internet de Human Network International, (consulté le 14/01/16, en anglais), http://hni.org/what-we-do/3-2-1-service/
  9. Site Internet « Take back the tech », (consulté le 14/01/16), https://www.takebackthetech.net/fr

Liens externes

Joëlle Palmieri, « Les femmes non connectées : une identité et des savoirs invisibles » Recherches Féministes (vol. 25, n°27), 2012, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2014/12/Vol25.pdf

Mavic Cabrera-Balleza, Françoise Mukuku, Sylvie Niombo, « Les deux côtés de la même médaille des TIC: Briser le silence sur la violence faite aux femmes et les infractions aux lois sur la protection de la vie privée », GenderIT.org, 2010, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2014/06/A_conversation_with_Sylvie_and_Francoise_on_ICTS.pdf

Union Internationale des Télécommunications, Données et chiffres concernant les TIC, 2013, https://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/facts/ICTFactsFigures2013-f.pdf

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/les-femmes-et-les-nouvelles-technologies/feed/ 0
L’accès au crédit et l’entrepreneuriat féminin en Afrique https://www.wikigender.org/fr/wiki/lacces-au-credit-et-lentrepreneuriat-feminin-en-afrique/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/lacces-au-credit-et-lentrepreneuriat-feminin-en-afrique/#respond Mon, 30 May 2016 07:45:34 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=7559

Définitions

L’accès au crédit est la capacité des personnes ou des entreprises à obtenir des services financiers y compris des crédits, assurances, services de gestion des risques ou autres par le biais d’une institution formelle. [1] Le microcrédit est un crédit de faible montant, avec intérêts, accordé à des micro-entrepreneurs qui n’ont pas accès aux services financiers traditionnels. Ce faible emprunt permet aux populations exclues du système bancaire classique de créer ou de développer une activité génératrice de revenus. Le microcrédit peut être individuel ou de groupe. [2]

La notion « d’entrepreneuriat » peut être considérée au sens large ou de manière plus restreinte suivant le contexte, elle renvoie généralement à une action, un processus ou une activité dans lesquels l’innovation joue un rôle significatif. [3] Une femme entrepreneur peut être définie comme une femme qui a créé une entreprise dans laquelle elle détient une participation majoritaire et qui participe activement à la prise de décisions, la prise de risques et la gestion courante de l’entreprise. [4]

État des lieux en Afrique

De façon générale, le secteur privé en Afrique est majoritairement composé de micro-entreprises informelles, qui coexistent avec de grandes entreprises. Ces micro-entreprises, le plus souvent individuelles, souffrent d’un accès au financement limité qui contraint leur émergence et leur développement. L’autofinancement, les associations informelles et formelles d’épargne et de crédit, comme les agences de micro-crédit, restent leurs sources de financement principales. [5]

L’émergence et la croissance de entrepreneuriat féminin est une tendance globale à travers le monde. [6] Cependant, les femmes sont toujours sous représentées dans les entreprises et opèrent principalement dans les économies en développement et de transition via des très petites entreprises ou des micro-entreprises au potentiel de croissance limité. En 2014, elles dirigent un tiers de toutes les entreprises de l’économie formelle à travers le monde mais plus l’entreprise est grande, moins elle est susceptible d’être dirigée par une femme. [7] La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est la région qui possède la proportion de femmes la plus faible dans la population active, avec seulement 24% des femmes qui travaillent ou cherchent un emploi rémunéré contre plus de 60% en moyenne dans les pays de l’OCDE. La région possède aussi le plus grand écart mondial entre les sexes en matière entrepreneuriat, avec seulement 12% de femmes chefs d’entreprises contre 31% d’hommes. [8]

En Afrique, même si les hommes et les femmes rencontrent des difficultés pour accéder aux sources de financement, les femmes ont des difficultés encore plus grandes, manquant souvent de garantie et d’expérience des crédits bancaires formels. [8] Les normes sociales, les lois discriminatoires en matière de propriété et d’héritage, le manque d’accès aux institutions financières formelles et les contraintes de temps dues aux responsabilités familiales et domestiques sont aussi des obstacles à la création et au développement de l’entreprenariat féminin. [7]

Le microcrédit, outil d’émancipation ?

Le microcrédit s’est beaucoup développé dans le monde, notamment à la fin des années 70 avec la création en 1976 au Bangladesh de la « banque des pauvres » (la Grameen Bank) par Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix 2006. Ce système de financement cible en premier lieu les femmes, en leur permettant de faire de petits emprunts pour monter leurs activités économiques. [9] En 2010, on comptabilise près de 150 millions de micro-emprunteurs à travers le monde, la grande majorité de ces client-e-s n’avaient auparavant aucun accès au crédit bancaire. [10]

Depuis quelques années, des études affirment que le microcrédit peut entrainer un risque de surendettement des bénéficiaires, s’il est utilisé à d’autres fin ou contracté sans informations préalables. [11] Selon Abhijit Banerjee et Esther Duflo, une autre des limites du microcrédit est qu’il finance essentiellement des activités à toute petite échelle et de très faible croissance dont les bénéfices suffisent à peine à payer un salaire minimal à l’entrepreneur-e. Ceci peut poser un problème à long terme concernant les effets bénéfiques attendus du micro-crédit. Des études en Inde et aux Philippines ont permis de constater que même si le microcrédit rendait les services attendus d’un bon produit financier en permettant aux emprunteurs d’effectuer des achats importants qu’ils n’auraient pas pu engager autrement, dix-huit mois plus tard, aucun signe d’une transformation profonde de la vie de ces familles n’était constaté. Ces études ne démontrent pas d’impact significatif de l’accès au micro-crédit sur la santé, la scolarisation ou le pouvoir de décision des femmes. [12]

Références

  1. Site Internet de Wikipédia (consulté le 14/01/16, en anglais), https://en.wikipedia.org/wiki/Access_to_finance
  2. Site Internet de Babyloan (consulté le 14/01/16), http://www.babyloan.org/fr/le-microcredit-un-outil-d-emancipation
  3. OCDE, Encourager l’entreprenariat en tant que moteur de la croissance dans une économie mondialisée, 2ème Conférence de l’OCDE des Ministres en charge des petites et moyennes entreprises, 2004, http://www.oecd.org/fr/cfe/pme/31946162.pdf
  4. Parlement européen, « Rapport sur l’entrepreneuriat féminin dans les petites et moyennes entreprises », mai 2011, http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+REPORT+A7-2011-0207+0+DOC+PDF+V0//FR
  5. Kauffmann Céline, Le financement des PME en Afrique, Repère n°7, Perspectives économiques en Afrique 2004/2005, OCDE, 2005, http://www.oecd.org/fr/dev/34919047.pdf
  6. OIT, Promotion de l’entrepreneuriat féminin et de l’égalité entre femmes et hommes, (date non mentionnée), http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/—ed_emp/—emp_ent/documents/publication/wcms_118106.pdf
  7. OIT, Le développement de l’entrepreneuriat au féminin, 2014, http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/—ed_emp/—emp_ent/—ifp_seed/documents/publication/wcms_183754.pdf
  8. OCDE, Les femmes et l’entreprise 2014, Accélérer le développement de l’entrepreneuriat dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, 2014, http://www.keepeek.com/Digital-Asset-Management/oecd/development/les-femmes-et-l-entreprise-2014_9789264227521-fr#page4
  9. Site Internet Babyloan, (consulté le 14/01/16), http://www.babyloan.org/fr/le-microcredit-un-outil-d-emancipation
  10. Duflo Esther, « Microcrédit, miracle ou désastre ? », Journal le Monde, 2010, (consulté le 14/01/16), http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/11/microcredit-miracle-ou-desastre-par-esther-duflo_1290110_3232.html
  11. ATTAC CATDM-Maroc, Le microcrédit ou le business de la pauvreté, 2013, http://cadtm.org/IMG/pdf/Brochure_microcredit_2.pdf
  12. Abhijit V. Banerjee, Esther Duflo, Repenser la pauvreté, Seuil, coll. « Les Livres du Nouveau Monde », 2012

Liens externes

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Commission Européenne, Bonnes pratiques dans la Promotion de l’entrepreneuriat féminin, Exemples d’Europe et d’autres pays de l’OCDE, 2002, http://www.eurosfaire.prd.fr/bibliotheque/pdf/study-female-entrepreneurship-fr.pdf

Convergences, Baromètre de la microfinance, 2014, http://www.convergences.org/assets/uploads/Barom%C3%A8tre-de-la-Microfinance-2014.pdf

Laurice Alexandre Leclair, Renaud Redien Collot, « L’intention entrepreneuriale des femmes : le cas de l’Egypte », 2013 http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2015/02/lintention-entrepreneuriale-des-femmes-le-cas-de-lEgypte-.pdf

« Microfinance et Genre : Des nouvelles contributions pour une vieille question », collectif, Appui au Développement Autonome (ADA) (Dialogue, n°37), 2007, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2014/07/FAITDialogue_37_FR.pdf

Site de la Banque Mondiale sur le Global Findex database, (consulté le 14/01/16), http://www.worldbank.org/en/programs/globalfindex

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La migration féminine https://www.wikigender.org/fr/wiki/la-migration-feminine/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/la-migration-feminine/#respond Mon, 30 May 2016 07:36:40 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=7557

Quelques chiffres

En 2013, on recense dans le monde environ 232 millions de migrants internationaux, dont environ six sur dix vivent dans les régions développées. [1] Durant les années 1990, ce nombre a augmenté en moyenne de 2 millions par an puis de 4.6 millions par an pendant la période 2000-2010. Depuis 2010, la progression du nombre total de migrants a ralenti, dû en partie aux effets de la crise économique mondiale. [1]

Les femmes représentent presque la moitié de l’effectif mondial des migrants avec une part de 48%. Cependant, cette proportion varie considérablement d’une région à l’autre. En Europe, la part des femmes parmi les migrants est la plus élevée avec 51.9% contre 41.6% en Asie où les pays producteurs de pétrole exercent une forte demande de travailleurs masculins. [1] On note que la «fuite des cerveaux» est plus marquée pour les femmes que pour les hommes. Dans de nombreux pays d’origine, la part des femmes diplômées de l’enseignement tertiaire vivant hors de leur pays de naissance était supérieure à celle des hommes. En 2010-2011, l’écart atteignait 10 points au Congo, dans les Maldives, en Sierra Leone et au Togo. [1]

Une migration différente selon le genre

Les coûts et les opportunités de la migration féminine ne sont pas les mêmes que la migration masculine. [2] La probabilité de migrer pour les femmes est plus forte si elles sont célibataires et sans enfant, la situation s’inverse pour les hommes. [2] Cette différence s’observe aussi selon le niveau d’éducation. Les hommes possédant un niveau d’éducation élevé sont moins susceptibles de migrer par rapport aux femmes avec le même niveau d’études. Dans le pays d’origine, plus l’accès à l’éducation est meilleur pour les femmes, plus elles auront de possibilités d’emploi dans les pays de destination, ce qui explique en partie l’augmentation du nombre de migrantes. [2]

Si les femmes migrent souvent pour des raisons liées au regroupement familial ou aux demandes d’asile, elles sont de plus en plus nombreuses à migrer pour des raisons économiques. Les travailleuses migrantes jouent un rôle essentiel dans le marché du travail et apportent une contribution importante aux économies et aux sociétés des pays d’accueil. [3] Tandis que les hommes migrent dans divers secteurs économiques, les femmes restent principalement concentrées dans le secteur des services, notamment dans le secteur informel en tant que travailleuses domestiques, soignantes, travailleuses du sexe ou dans les industries de main-d’œuvre et de fabrication orientée vers l’exportation. [4]

Des discriminations plus importantes pour les femmes

Les femmes migrantes font face à des difficultés conséquentes dans l’accès à l’emploi, en particulier lorsque celles-ci sont issues des migrations non européennes. Elles se différencient des hommes par des taux d’activité et d’emploi plus faibles. Le taux d’emploi des femmes migrantes de 18 à 50 ans est de 58 %, 17 points au-dessous de la population native féminine. L’écart s’accroit est encore plus important pour les femmes originaires de pays non-européens: 21 points de différence. Le taux d’actifs occupés des hommes migrants est quant à lui très proche de celui des natifs. De plus, le chômage des migrant.e.s est aussi nettement plus élevé dans son versant féminin: 18,2% en moyenne pour les femmes originaires du Maghreb, de l’Afrique Sahélienne, de Turquie et de l’Asie du Sud-est contre 13,2% pour le versant masculin. [5] En travaillant principalement dans le secteur informel, les femmes ont tendance à être plus discriminées que leurs homologues masculins, car plus sujettes aux faibles salaires, aux niveaux de protection et de sécurité plus faibles et aux conditions de travail plus difficiles. [4]

Dans le contexte des flux migratoires provenant d’Afrique subsaharienne, les femmes sont exposées à un risque très élevé de violence sexuelle. En 2010, une enquête de Médecins sans Frontières (MSF) souligne que tout au long de leurs parcours migratoires, les femmes d’Afrique subsaharienne souhaitant rejoindre l’Europe par voie terrestre sont victimes de discriminations et de violences spécifiques. Une femme sur trois prise en charge par MSF à Rabat et Casablanca a admis avoir subi un ou plusieurs épisodes de violence sexuelle, que ce soit dans son pays d’origine, pendant le processus de migration ou une fois sur le territoire marocain. Ce chiffre semble sous-estimé, peu de femmes osent parler des agressions qu’elles ont subies et encore moins les dénoncer. [6]

Références

  1. OCDE, ONU, Les migrations internationales en chiffres, Contribution conjointe des Nations Unies/DAES et de l’OCDE au Dialogue de haut niveau des Nations Unies sur les migrations et le développement, 3-4 octobre 2013, http://www.oecd.org/fr/els/mig/les-migrations-internationales-en-chiffres.pdf
  2. Gaëlle Ferrant, Michele Tuccio, Estelle Loiseau, Keiko Nowacka, « The role of discriminatory social institutions in female South – South migration”, Centre de développement de l’OCDE, avril 2014, (en anglais), http://www.oecd.org/dev/development-gender/SIGI%20and%20Female%20Migration_final.pdf
  3. Moreno-Fontes Chammartin Gloria, Les migrations féminines : un nouveau défi pour repenser les politiques migratoires et favoriser leur contribution au développement, OIT, 2013, http://www.france-terre-asile.org/images/stories/publications/proasile/proasile-final-article-5.pdf
  4. UNFPA, International Migration and Development: Contributions and Recommendations of the International System, 2013, (en anglais), http://www.unfpa.org/sites/default/files/pub-pdf/CEB%20Pub.%20International%20Migration%20and%20Development.pdf
  5. Olivier Noblecourt, L’égalité pour les femmes migrantes, Ministère des Droits des Femmes, février 2014, http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/144000126.pdf
  6. Médecins Sans Frontières, Violence sexuelle et migration, la réalité cachée des femmes subsahariennes arrêtées au Maroc sur la route de l’Europe, 2010, http://www.msf.fr/sites/www.msf.fr/files/d87b284fadac0af3475f1f92bce47b3c.pdf

Liens externes

Cimade, « Petit guide pour conjuguer la migration au féminin », 2013, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2014/12/Petit-guidefemmes.pdf

Gaëlle Ferrant and Michele Tuccio, “How do female migration and gender discrimination in social institutions mutually influence each other?”, Centre de développement de l’OCDE, Working Paper n°326, mars 2015, (en anglais), http://www.oecd.org/dev/development-gender/WPAE%20326.pdf

Site de l’UNFPA sur la migration (consulté le 14/01/16), http://www.unfpa.org/fr/migration

Sophie Vause, Genre et migrations internationales Sud-Nord, une synthèse de la littérature, Université Catholique de Loudain, (date non mentionnée), https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/demo/documents/31._Sophie_Vause.pdf

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L’éducation des filles en Afrique https://www.wikigender.org/fr/wiki/leducation-des-filles-en-afrique/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/leducation-des-filles-en-afrique/#respond Mon, 30 May 2016 07:30:30 +0000 http://www.wikigender.org/fr/?post_type=userpress_wiki&p=7554

Quelques chiffres

Depuis 2000, la hausse significative de la scolarisation au primaire a profité dans une large mesure aux filles dans de nombreux pays, notamment en Afrique subsaharienne. En 1970, le taux brut de scolarisation au primaire des filles dans cette région était de 44,43%, il atteint 97% en 2013. [1] Selon le dernier Rapport mondial de suivi sur l’Education Pour Tous (EPT), en 2015, 17 pays d’Afrique subsaharienne sur 117 pays dans le monde ont atteint la parité au primaire. Cependant, les progrès enregistrés dans l’élimination des disparités entre les sexes ont été beaucoup moins marqués dans l’enseignement secondaire et supérieur. En Afrique subsaharienne, le nombre moyen de filles scolarisées au secondaire par rapport au nombre de garçons n’a que faiblement progressé depuis 1999, pour s’établir en 2012 à 84 filles pour 100 garçons. [2]

Globalement, le pourcentage d’enfants n’ayant jamais été scolarisés a diminué dans la plupart des pays d’Afrique. Cependant, ce sont toujours les filles les plus pauvres qui ont le moins de chances d’être scolarisées. Au Niger et en Guinée, près de 70 % des filles issues des ménages les plus pauvres ne sont jamais allées à l’école – pourcentage beaucoup plus élevé que chez les garçons – contre moins de 20 % des garçons issus des ménages les plus riches. [2]

La scolarisation des filles dans les OMD, ODD et EPT

Depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, l’éducation constitue un droit fondamental, inscrit dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), puis dans les Objectifs de développement durable (ODD) :

  • La Conférence mondiale sur l’éducation pour tous qui s’est tenue à Jomtiem (Thaïlande) en 1990 a marqué un tournant dans le dialogue international sur le rôle de l’éducation dans les politiques de développement en réaffirmant ce droit. [3]
  • En 2000, l’objectif 5 de l’initiative « l’Education Pour Tous (EPT) » est centré sur « l’élimination des disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici 2005 et l’instauration de l’égalité dans ce domaine en 2015 en veillant notamment à assurer aux filles un accès équitable et sans restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite ». [4]
  • En 2000, deux des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont centrés sur l’amélioration de la scolarisation des filles : l’objectif 2 « Assurer l’éducation primaire pour tous » et l’objectif 3 « Promouvoir l’’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ». [5]
  • Les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en 2015 réaffirment à nouveau le droit à l’éducation pour tous, notamment des filles. Plusieurs cibles de l’objectif 4 mentionnent cette thématique : la cible 2 « D’ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons aient accès à des activités de développement et de soins de la petite enfance et à une éducation préscolaire de qualité qui les préparent à suivre un enseignement primaire» et la cible 4.3 « D’ici à 2030, faire en sorte que les femmes et les hommes aient tous accès dans des conditions d’égalité à un enseignement technique, professionnel ou tertiaire, y compris universitaire, de qualité et d’un coût abordable ». [6]

En 2015, malgré des progrès indéniables en termes d’accès à l’éducation, la parité filles-garçons n’est toujours pas atteinte en Afrique. [6]

Causes de la non scolarisation des filles

Globalement, les obstacles à la scolarisation des filles sont multiples :

  • Les normes sociales : Les filles sont le plus souvent discriminées du fait du rôle que les sociétés leur assignent. Dans de nombreuses communautés, les normes sociales imposent une division genrée du travail conférant à la fille un statut de future mère de famille, que l’on croit incompatible avec l’école. Les femmes sont le plus souvent en charge des tâches domestiques, de l’éducation des enfants, l’entretien du foyer ou encore la gestion de la nourriture. Avec le mariage, la fille est appelée à quitter sa famille pour une autre, ce qui veut dire qu’investir sur elle est souvent considéré comme une perte, contrairement aux garçons pour qui l’accès à l’éducation est synonyme d’investissement économique. [7]
  • Les grossesses et mariages précoces : Des études montrent que les grossesses et mariages précoces  ont des conséquences négatives sur la scolarisation des filles. Très souvent, cet état entraine un arrêt volontaire ou forcé de la scolarisation de la fille. [8] Ces phénomènes sont particulièrement présents dans les pays à faible revenus où il existe très peu de dispositifs spécifiques d’accompagnement des grossesses à l’école et où l’éducation sexuelle fait défaut. [9]
  • Les violences à l’école : Les violences de genre en milieu scolaire sont très répandues et constituent un autre facteur très important de la déscolarisation des filles en Afrique. Ces violences subies à l’école, sur le chemin ou aux abords de l’école, mettent en jeu des dimensions multiples: économique (cas du sexe transactionnel entre élèves et enseignant.e.s), socioculturelle (tabou sur la sexualité, absence d’éducation à la sexualité, relations de genre inégalitaires) et sanitaire (peu ou pas de sanitaires adaptés). [10] En 2009, une étude de l’UNICEF en République Démocratique du Congo estime que 46 % des élèves féminines interrogées confirment être victimes de harcèlement, d’abus et de violences sexuels de la part de leurs enseignants ou d’autres membres du personnel de l’école. [11]

Les effets positifs de l’éducation des filles

De nombreuses études ont démontré l’impact positif de l’éducation des filles sur la réduction de la pauvreté, de la mortalité infantile et sur la promotion de l’égalité entre les sexes. [12] L’éducation est un facteur clé permettant aux femmes d’exercer des activités rémunératrices, de participer aux revenus du ménage et d’acquérir une autonomie économique et sociale. [7] Ainsi, il est aujourd’hui démontré qu’une fille instruite se mariera plus tard, aura moins d’enfants, se nourrira mieux, aura un emploi mieux rémunéré et participera davantage à la prise de décisions dans le domaine familial, social, économique et politique. La scolarisation des filles a également un effet multiplicateur : ses enfants, à leur tour, auront de meilleures chances d’aller à l’école et d’y rester dans de meilleures conditions. [7]

Quelques exemples chiffrés

Selon l’UNICEF, en 2013 au Burkina Faso, parmi les filles âgées de plus de 15 ans, la probabilité d’avoir eu recours au suivi prénatal est de l’ordre de 30% pour celles n’ayant jamais été à l’école contre 45% pour celles ayant complété le cycle secondaire. Au Mali, la probabilité de déclarer une naissance à l’état civil est de 65% pour les mères sans instruction, de 88% pour celles ayant fait l’enseignement primaire et de 98% pour celles ayant achevé le second cycle du secondaire. [13]

Politiques et stratégies pour l’éducation des filles

De nombreux pays se sont dotés de plans gouvernementaux soutenus par des organisations internationales et non gouvernementales (UNICEF, UNESCO, FAWE, Plan International etc.) destinés à améliorer la scolarisation des filles.

Parmi les stratégies les plus pertinentes, nous pouvons citer :

  • Les programmes d’alimentation scolaire ont donné des résultats positifs dans le renforcement de la scolarisation et de la rétention des garçons et des filles à l’école. [13] D’après un examen du programme « Des vivres pour l’éducation » dans 32 pays d’Afrique subsaharienne, la fourniture de repas au sein de l’école a entraîné un accroissement de la scolarisation des filles et des garçons de respectivement 28 % et 22 % au cours de la première année du programme. [2]
  • La réussite scolaire des filles est liée à la présence d’enseignantes qui peuvent jouer un rôle de modèles auprès des filles. Les enseignantes peuvent également faire en sorte que les classes apparaissent comme des lieux plus sûrs et plus accueillants pour les filles et les jeunes femmes, les encourageant ainsi à poursuivre leur éducation. [14]
  • La réduction de la distance pour se rendre à l’école permet d’augmenter le taux de fréquentation de celle-ci. La construction d’écoles de proximité et d’internats pour filles est une solution efficace pour améliorer la scolarisation des filles. [14]
  • L’amélioration des conditions d’études (construction de latrines, électrification des classes, manuels pédagogiques non sexistes et adaptés)  et la formation des enseignants (approches pédagogiques sensibles au genre) sont aussi des facteurs pertinents. [15]

Ces mesures sont spécifiques à un contexte particulier et n’ont pas le même impact dans tous les pays.

Références

  1. UNESCO, Base de données de l’Institut de statistique de l’UNESCO, (consulté le 14/01/16), http://data.uis.unesco.org/?lang=fr#
  2. Rapport mondial de suivi de l’EPT, Education Pour Tous : 2005-2015 Progrès et enjeux, UNESCO, 2015 : http://unesdoc.unesco.org/images/0023/002324/232433f.pdf
  3. Déclaration mondiale sur l’éducation pour tous, UNESCO, 1990, http://www.francophonie.org/IMG/pdf/Conf_mondiale_education_pour_tous_Jo_m_t_i_e_n_Th_a_i_l_a_n_d_e_1990.pdf
  4. Rapport final, Forum mondial sur l’éducation, Dakar, Sénégal, avril 2000, http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001211/121117f.pdf
  5. Rapport 2015 – Objectifs du Millénaire pour le Développement, ONU, 2015 : http://www.un.org/fr/millenniumgoals/reports/2015/pdf/rapport_2015.pdf
  6. Site Internet des Nations Unies sur les Objectifs de développement durable (ODD), (consulté le 14/01/16), http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/education/
  7. Devers Marie, Rapport sur les bonnes pratiques en matière d’éducation des filles et des femmes en Afrique de l’Ouest, UNICEF, UNGEI, 2014, http://www.ungei.org/resources/files/Rapport_final_30_septembre_2014%282%29.pdf
  8. OCDE, “Why discriminatory social institutions affecting adolescent girls matter”, 2013, (en anglais) http://www.wikigender.org/images//0/08/Adolescent_girls_policy_brief_FINAL.pdf
  9. UNFPA, GEEP, « Sénégal : Etude sur les grossesses précoces en milieu scolaire », 2015, http://countryoffice.unfpa.org/senegal/drive/ETUDESURGROSSESSESENMILIEUSCOLAIREAUSENEGALjuin2015.pdf
  10. Ministère des Affaires étrangères et européenne et Genre en Action, « Les violences de genre en milieu scolaire en Afrique subsaharienne francophone », 2012, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/Rapport_violences_en_milieu_scolaire__cle0bafe2.pdf
  11. Papinutto M., « La violence à l’école », 2009, UNICEF, République démocratique du Congo
  12. Eileen Kane, La Banque Mondiale, Girl’s Education in Africa, What do we know about strategies that work, 2004, (en anglais), http://www.ungei.org/resources/files/girls_ed_Africa04_AFRHD.pdf
  13. UNICEF, UNGEI, Ministère français des Affaires étrangères, « Atelier régional sur la lutte contre les violences de genre en milieu scolaire en Afrique de l’Ouest », novembre 2013, http://hivhealthclearinghouse.unesco.org/sites/default/files/resources/rapport_final_atelier_vgms_2013.pdf
  14. UNESCO, “World atlas of gender equality in education”, 2012, http://www.uis.unesco.org/Education/Documents/unesco-gender-education-atlas-2012-fr.pdf
  15. Parce que je suis une fille, Rapport 2012, Progrès et obstacles à l’Education des filles en Afrique, PLAN INTERNATIONAL, 2012, https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ved=0CC0QFjACahUKEwio64C__93IAhVB1hoKHRPxBhs&url=https%3A%2F%2Fplan-international.org%2Ffile%2F986%2Fdownload%3Ftoken%3DhnCClzE7&usg=AFQjCNESP99vLtpH8yksMNL3kwmLrTfklw&sig2=eJ9vtlDAnKJM1lKGm2wndw&bvm=bv.105841590,d.d2s&cad=rja

Liens externes

Jeanine Eldred, « Alphabétisation et autonomisation des femmes : histoires réussies et inspirantes », Institut pour l’apprentissage tout au long de la vie (UIL), UNESCO, 2014, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2015/02/alphabetisation-et-autonomisation-des-femmes1.pdf

Unesco, Infographie « Laissées pour compte. L’éducation des filles en Afrique », (consulté le 14/01/16), http://www.uis.unesco.org/_LAYOUTS/UNESCO/no-girl-left-behind/index-fr.html#cover-intro-0

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Le rôle des femmes dans les processus de paix https://www.wikigender.org/fr/wiki/le-role-des-femmes-dans-les-processus-de-paix/ https://www.wikigender.org/fr/wiki/le-role-des-femmes-dans-les-processus-de-paix/#respond Mon, 30 May 2016 07:15:46 +0000 http://www.wikigender.org/?post_type=userpress_wiki&p=7544 La participation des femmes dans les processus de paix est indispensable à l’établissement et au maintien de la paix dans le monde. L’exclusion des femmes lors de ces processus a des conséquences importantes sur la façon dont les questions qui les concernent sont abordées, telles que les problèmes de violence envers les femmes ou leurs droits de citoyenneté. [1]

Au niveau mondial, la participation des femmes dans les processus de paix formels est très faible. Selon une étude de 2012, sur l’analyse de 31 processus de paix ayant eu lieu entre 1992 et 2011, seulement 4% des signataires, 2,4% des médiateur-trices et 9% des témoins étaient des femmes. [1] La sous-représentation des femmes est beaucoup plus marquée dans ces instances de négociations que dans d’autres instances publiques de prise de décision, pour lesquelles les femmes restent en sous-représentation, mais où le fossé tend à se combler de façon plus régulière. [1] Cependant, les femmes ont toujours été très actives dans les campagnes et les mobilisations publiques pour la paix auprès des gouvernements ou de groupes armés. Ce rôle informel est souvent crucial mais peu visible dans les instances formelles de négociation de la paix. [1, 2]

Les femmes, principales victimes des conflits armées

Les femmes sont souvent les principales victimes des conflits armés, notamment de violences sexuelles. [3] L’ONU estime qu’entre 100 000 et 250 000 femmes ont été violées pendant les trois mois du génocide rwandais en 1994 et que les milices armées ont violé plus de 60 000 femmes pendant la guerre civile en Sierra Leone et plus de 40 000 pendant le conflit au Libéria. [3] Bien souvent, les femmes ont moins de chances que les hommes de reprendre une vie normale, d’obtenir justice pour les violations de leurs droits fondamentaux et de contribuer à la réforme des lois et des institutions publiques après un conflit. De plus, elles sont très souvent tenues à l’écart des négociations de paix et des processus de reconstruction. [4]

La Résolution 1325 de l’ONU

Depuis 2000, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté sept résolutions « Femmes, Paix et Sécurité », centrées sur la place des femmes dans la construction de la paix, la reconstruction et pour lutter contre les violences spécifiques dont elles peuvent être victimes en temps de guerre. [4] La Résolution 1325, adopté le 31 octobre 2000, est la 1ère résolution à établir le lien entre les femmes et la paix et la sécurité. Elle reconnaît que les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les conflits avec un impact particulier via l’utilisation des violences sexuelles. [5]

En outre, la Résolution 1325 :

  • « Demande instamment aux États Membres de faire en sorte que les femmes soient davantage représentées à tous les niveaux de prise de décisions dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour la prévention, la gestion et le règlement des différends » ;
  • « Demande à toutes les parties à un conflit armé de prendre des mesures particulières pour protéger les femmes et les petites filles contre les actes de violence sexiste, en particulier le viol et les autres formes de sévices sexuels, ainsi que contre toutes les autres formes de violence dans les situations de conflit armé ». [6]

Pour consulter le texte complet de la Résolution 1325: http://www.un.org/womenwatch/ods/S-RES-1325%282000%29-F.pdf

Pour consulter l’article Wikigender sur la Résolution 1325 de l’ONU : http://www.wikigender.org/fr/wiki/la-resolution-1325-du-conseil-de-securite-des-nations-unies/

Les autres résolutions

Dans le prolongement de la Résolution 1325, d’autres résolutions ont été adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU afin de consolider l’implication des femmes dans les processus de paix :

  • Résolution 1820 de 2008 (consulté le 14/01/16) :Fait le lien entre la violence sexuelle en tant que tactique de guerre et les questions concernant les femmes, la paix et la sécurité. Cette résolution renforce la résolution 1325 et souligne que la violence sexuelle dans les conflits constitue un crime de guerre et exige des parties d’un conflit armé qu’elles prennent immédiatement des mesures appropriées pour protéger les civils. [7]
  • Résolution 1888 de 2009 (consulté le 14/01/16) :Prolonge la résolution 1820, charge les missions de maintien de la paix de protéger les femmes et les enfants des violences sexuelles dans les conflits armés et demande au Secrétaire général de désigner un représentant spécial chargé de lutter contre les violences pendant ces conflits. [7]
  • Résolution 2106 de 2013 (consulté le 14/01/16) :Demande le renforcement des efforts des États Membres et des agences de l’ONU de s’acquitter des obligations qui leur incombent et de continuer à lutter contre l’impunité, en traduisant en justice les auteurs de violences sexuelles commises en période de conflit armé. La résolution 2106 réaffirme aussi que l’égalité des sexes et l’autonomisation politique, sociale et économique des femmes sont au cœur des efforts à long terme visant à prévenir les violences sexuelles en période de conflit armé et d’après conflit. [7]
  • Résolution 2122 de 2013 (consulté le 14/01/16) :A pour objet de concrétiser les priorités adoptées dans la résolution 1325 et souligne l’importance de la participation des femmes à toutes les phases de la prévention des conflits, du règlement des conflits et de la consolidation de la paix. [7]

D’autres documents de référence importants comme le Programme d’action de Beijing de 1995 et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) de 1979 viennent renforcer ces résolutions. [4]

Des exemples d’implications des femmes dans les processus de paix

De 1998 à 2003, s’est tenue la deuxième guerre du Congo en République Démocratique du Congo. Ce conflit a impliqué neuf Etats africains et reste la plus grande guerre interétatique de l’histoire de l’Afrique contemporaine. [8] Selon les Nations Unies, plus de 200 000 femmes ont souffert de violences sexuelles depuis 1998. [8] Lors du processus de paix appelé « Dialogue Inter-congolais », qui a conduit à la signature de « l’Accord Global et Inclusif» le 17 décembre 2002, 43 femmes ont été impliquées contre 300 hommes. La faible représentativité des femmes s’expliquerait par le fait que le médiateur ait cherché en premier lieu à ressembler les personnes, principalement des hommes, directement impliquées dans le conflit. Leur exclusion a poussé les femmes à mettre en place une stratégie alternative consistant à associer des femmes expertes aux côtés des femmes membres des délégations officielles. Ainsi, les femmes ont réussi à mettre en place des actions communes et des initiatives de lobbying afin de faire aboutir les objectifs fixés à l’occasion du « Dialogue Inter-congolais » et surtout de prendre position au moment où il y a eu des blocages dans les négociations. [9]

Entre 1989-1996 et 2000-2003, le Libéria a connu deux guerres civiles. Les femmes ont joué un rôle important dans la résolution de ces conflits, notamment via des organisations de la société civile. Plusieurs organisations de femmes telles que l’AFELL (Association of Female Liberian Lawyers) et le MARWOPNET (Mano River Women’s Peace Network) ont manifesté activement contre les différents groupes armés. L’AFELL a réalisé un travail conséquent sur la reconnaissance du viol comme arme de guerre. L’association a d’ailleurs été autorisée à poursuivre les auteurs d’agressions sexuelles commises pendant les conflits. L’une des illustrations les plus significatives de l’autonomisation des femmes à la fin de la seconde guerre civile est l’élection, en novembre 2005, d’Ellen Johnson-Sirleaf à la tête du Libéria. Elle devient la première femme cheffe d’Etat africain. [10]

Références

  1. ONU Femmes, « Participation des femmes aux négociations de paix : Présence et influence », août 2012, http://www.unwomen.org/~/media/Headquarters/Media/Publications/fr/WPSsourcebook-03A-WomenPeaceNegotiations-fr%20pdf.pdf
  2. ONU Femmes, « Prévenir les Conflits, Transformer la Justice, Obtenir la Paix », Étude mondiale sur la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, 2015, http://wps.unwomen.org/~/media/files/un%20women/wps/highlights/language%20version%20of%20global%20study/unw-global-study-1325-2015-fr.pdf
  3. ONU, « Programme de communication sur le génocide au Rwanda », (consulté le 14/01/16), http://www.un.org/fr/preventgenocide/rwanda/sexual_violence.shtml
  4. Site Internet d’ONU Femmes, « Les femmes, la paix et la sécurité », (consulté le 14/01/16), http://www.unwomen.org/fr/what-we-do/peace-and-security
  5. Site Internet d’ONU Femmes, Centre virtuel de connaissances pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles, « Les femmes, la paix et la sécurité », (consulté le 14/01/16), http://www.endvawnow.org/fr/articles/1488-les-femmes-la-paix-et-la-securite-.html
  6. Conseil de sécurité des Nations Unies, Texte de la Résolution 1325 (2000), http://www.un.org/womenwatch/ods/S-RES-1325%282000%29-F.pdf
  7. Site Internet des Nations Unies, « Les femmes, la paix et la sécurité », (consulté le 14/01/16), http://www.un.org/fr/peacekeeping/issues/women/wps.shtml
  8. Frédéric Toussaint, Côme Peguet, « Le viol, une arme de guerre », Arte Info, 2014, (consulté le 14/01/15), http://info.arte.tv/fr/le-viol-une-arme-de-guerre
  9. Catherine Odimba, Paul Robain Namegabe, Julienne Baseke Nzabandora, « La participation des femmes dans les processus de paix et la prise de décision politique en République Démocratique du Congo », International Alert, Juillet 2012, http://www.international-alert.org/sites/default/files/publications/201209ParticipationFemmesRDC-FR.pdf
  10. OCDE, Wikigender, “The role of Women in Ending Liberia’s Civil War”, (consulté le 14/01/16), http://www.wikigender.org/wiki/the-role-of-women-in-ending-liberias-civil-war/#Women.E2.80.99s_Initiatives_during_the_two_Liberian_Civil_Wars

Liens externes

Annie Matundu–MBambi, « La Résolution 1325 : Quelle est sa portée effective pour la Femme Congolaise ? », 2007, http://www.observaction.org/wp-content/uploads/2015/05/R%C3%A9sulution-1325-RDC.pdf

Ressources d’ONU Femmes sur la thématique Femmes et Paix, (consulté le 14/01/16), http://www.unwomen.org/fr/digital-library/publications/2012/10/un-women-sourcebook-on-women-peace-and-security

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https://www.wikigender.org/fr/wiki/le-role-des-femmes-dans-les-processus-de-paix/feed/ 0